Dans la ville de Kissidougou, berceau de diverses cultures mais aussi de voix responsables des médias, un murmure de mécontentement s’élève suite au retrait des licences de quatre radios majeures, dont Djoma FM Kissidougou. Les citoyens expriment leur désarroi face à cette décision qui ne passe pas inaperçue.
Pour M. Abdoulaye Ben Bah, fonctionnaire de l’état civil à Kissidougou, c’est un sentiment de tristesse qui prédomine : « En tant qu’auditeur, je ressens une profonde tristesse. Normalement, l’État devrait privilégier les entreprises privées et les investisseurs qui contribuent à réduire le chômage en Guinée. Pensez un peu au nombre d’emplois perdus par nos frères et sœurs travaillant dans ces différents médias. Aujourd’hui, c’est juste désolant. Nous avons la nostalgie de nos émissions phares. Autrefois, il suffisait d’allumer la radio pour avoir l’information en temps réel, car ce sont des radios de référence. Je demande à l’État de penser avant tout aux employés qui y travaillent. »
Dans la même lignée, M. Laye Albadas Mara, responsable des programmes à la radio Sabari FM de Kissidougou, exprime son désaccord : « C’est quelque chose que je n’apprécie pas personnellement. Fermer aujourd’hui quatre médias sans preuve est vraiment regrettable, c’est juste une chasse aux sorcières. Un gouvernement sans presse pour l’accompagner est voué à l’échec. Depuis un certain temps, nous observons un musellement de la presse, alors que ce sont les médias qui ont donné de l’ampleur à ce changement de régime dès les premières heures du CNRD. Je demande aux autorités de rétablir ces différents médias dans leurs droits. Certes, beaucoup peuvent se réjouir de cet acte, mais tout finit par se terminer tôt ou tard. »
Le retrait des licences de ces médias se traduit par le chômage des employés de ces différentes stations, qui sont pour beaucoup des pères de famille, laissés à leur propre sort aujourd’hui.
De Kissidougou, Oumar LENO, pour Laguinee.info