Lors d’une récente sortie médiatique, le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah a annoncé que la transition guinéenne, en cours depuis le 5 septembre 2021, ne pourrait pas se terminer le 31 décembre prochain, comme convenu avec la CEDEAO. Cette déclaration a provoqué des réactions vives, notamment de la part d’Antoine Dogbo Guilavogui, Secrétaire fédéral de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) à Kankan.
Antoine Dogbo Guilavogui, connu pour son franc-parler, n’a pas mâché ses mots à l’égard de son ancien collaborateur. Selon lui, cette prolongation de la transition vise avant tout à servir les intérêts personnels de Bah Oury. « Bah Oury vise ses intérêts, parce qu’il est ministre, il a des budgets à son compte, donc il ne veut plus que la transition finisse, c’est vraiment regrettable pour les cadres guinéens », a-t-il déclaré.
M.Guilavogui a également critiqué la situation actuelle au sommet de l’État guinéen, évoquant la médiocrité et la malhonnêteté qui, selon lui, y règnent. « Ce pays-là, c’est la médiocrité maintenant qui existe, la haute malhonnêteté. Si non, je ne me vois plus dans l’actuel Premier ministre qui était dans l’UFDG, qui a beaucoup œuvré pour cette démocratie. Aujourd’hui, au sommet, on oublie ce qu’on avait promis. J’ai pitié de ce pays-là ! On prend l’argent comme on veut, on ne dit pas la vérité à son peuple. Ce n’est pas seulement Bah Oury, sa moralité est connue maintenant. Il se battait pour être Premier ministre. Si c’était le Bah Oury d’hier, il ne parlerait pas d’une prolongation de transition, je regrette », a-t-il ajouté.
Selon Guilavogui, cette décision aura des conséquences graves pour la population guinéenne. « Si tous les Guinéens ne sont pas d’accord, c’est un autre aspect de ce problème. On sera obligé de prendre les mitraillettes contre la jeunesse, c’est là, les conséquences. Ça va se terminer par quoi ? Encore tuer les enfants dans les quartiers. C’est pourquoi ils disent qu’ils sont prêts, des armements rentrent contre leur propre peuple ! Mais faites ce que le peuple veut. C’est le meilleur armement, au lieu de préparer les gendarmes, les policiers », a-t-il conseillé.
La question qui se pose désormais est de savoir quand cette transition en Guinée prendra fin. Seul l’avenir pourra nous apporter une réponse.
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info.