Comme annoncé précédemment sur Laguinee.info, une fusillade a coûté la vie à deux de nos compatriotes et fait plusieurs blessés à Lansanayah Barrage, dans la commune de Matoto dimanche nuit. Accusée d’en être responsable, la police par la voix de son porte-parole dit le contraire. Le contrôleur général de police Boubacar Kassé a fait savoir que les agents de maintien d’ordre en ont plutôt été victimes de cette attaque. Il l’a dit lors d’un entretien qu’il a accordé à un journaliste de Laguinee.info dans la soirée d’hier mardi, 23 mars 2021.
Décryptage !
Laguinee.info : une attaque meurtrière a eu lieu dans la nuit du dimanche à lundi, 22 mars dernier. On accuse les forces de l’ordre d’en être responsables. Dites-nous, qu’est-ce qui s’est réellement passé sur place ?
Contrôleur général Boubacar Kassé : c’est dans la nuit du 21 au 22 mars 2021, aux environs de 21 heures 30, il y a le commissaire adjoint Souleymane Barry qui est le chef service général du commissariat central de Dabompa a téléphoniquement informé son chef de service. C’est-à-dire le commissaire central que l’équipe de patrouille a essuyé des tirs d’armes de guerre et que deux de ses éléments et deux (2) citoyens atteints ; le pneu avant côté droit perforé par des projectiles. Aussitôt informés, nous avons nous avons informé le directeur général de la police qui à son tour, a ordonné aux agents de la Brigade Anticriminalité (BAC) d’aller sur les lieux et de procéder à une intervention de police puisqu’on parle des tirs d’armes. Et, c’est ce qui fût fait. Donc, le commissaire central adjoint de Dabompa a pris un pick-up avec ses hommes pour se rendre aussi sur les lieux dans le but de procéder à l’évacuation des victimes. En partant sur les lieux en compagnie de l’officier de permanence Niama Condé et le chef service, commissaire Siba Pivi ont constaté la présence de pick-up de service immatriculé VA 60 AA en face de la policlinique de Tassana entourés des véhicules des BAC qui sont dans la promptitude qui ont rallié les lieux. Il s’agit des BAC 2, les BAC 3, les BAC 4, les BAC 7, les BAC 12, tous étaient là. Et le brigadier chefs Etienne Soropogui qui, au moment des faits possédait une arme, et Koumandjan Camara aussi qui assurait la garde du véhicule, lorsque les BAC sont venus, la première des choses, ils ont eu à prendre l’arme et essayé de vérifier si effectivement les tirs émanaient de l’arme. Mais, au regard de l’état dans lequel ils ont trouvé l’arme, ça prouvait qu’elle n’avait pas été utilisée. A l’observation du pick-up, on laisse entrevoir les impacts de tirs en direction du pick-up. Il y a eu cinq (5) impacts de tirs au niveau du véhicule : deux impacts sur la portière côté chauffeur, un sur la portière arrière, un sur l’échappement et un autre sur le pneu. Donc, le commandant de la BAC II qui a reçu les instructions de monsieur le directeur général s’est saisi de l’arme et a demandé à ce que l’équipe de policiers qui étaient là et les pick-up qu’il a eu à prendre, de les déposer au niveau de la BAC 22 à Yattaya, pour ouvrir une enquête afin de savoir comment les choses se sont passées. Les victimes elles, ont été transportées pour une première fois dans une des cliniques à Dabompa et sur conseils du médecin, les victimes ont été déposées dans un autre centre plus approprié. C’est ce qui fait que et les agents de police et deux citoyens ont été transportés à l’hôpital du camp Samory Touré.
Laguinee.info : à vous écouter, vous semblez dédouaner complètement les policiers qui étaient sur place, comme si ceux-ci n’avaient pas fait usage de leurs armes cette nuit-là ?
Contrôleur général Boubacar Kassé : bien-sûr. D’abord avant de répondre à votre question, cette équipe avait été en rapport avec la protection civile, pour aller procéder à l’extinction du feu d’un bâtiment qui était à Kountia. C’est au retour, compte-tenu du fait qu’il y avait des embouteillages, le chef service de l’équipe de patrouille a stationné le véhicule afin que les agents puissent intervenir pour essayer de juguler un peu cet embouteillage. C’est après cela qu’ils sont venus au niveau carrefour pour stationner dans le cadre de la mise en place du dispositif par rapport à l’épidémie. C’est-à-dire pour l’application des mesures édictées par les autorités. Et il faut noter que toute la semaine : du jeudi au dimanche, la zone était dans l’obscurité la plus absolue. Et ce qu’il faut surtout retenir, c’est que les impacts de balles viennent de l’extérieur en direction du véhicule. Et cela, à un moment où les agents étaient dans le véhicule ; et, ils n’étaient pas en possession d’armes, c’était un seul agent qui possédait une arme PMKA. Pour répondre maintenant à votre question, après l’accalmie, le chef général de l’équipe des patrouilles après avoir sécurisé les sapeurs-pompiers, sont équipe et lui sont venus au rond-point de Lansanayah. C’est après, le chef de patrouille a constaté que le chauffeur, adjudant-chef Bondabon Camara et le brigadier-chef Laye Malick Camara étaient blessés par balles alors qu’ils cherchaient à sécuriser les gens. Donc, un citoyen en sang dénommé Sékou Camara conducteur de mototaxi , le menton traversé par un projectile, est venu lui aussi demandé secours. Il a embarqué pour l’hôpital, c’est en ce moment que monsieur Mamadou Saïdou Diallo, citoyen résident à Lansanayah est aussi venu présenter son fils, un certain Elhadj Ismaël Diallo âgé de 25 ans, gravement aussi blessé dans les mêmes circonstances, lequel a succombé de ses blessures en cours de route.
Laguinee.info : vous semblez dire que les agents n’ont pas fait usage de leur arme à feu qui sont ces personnes alors qui ont tiré ?
Contrôleur général Boubacar Kassé : je ne confirme pas encore ; mais, c’est la réalité sur le terrain. Ce qui reste clair, il y a cinq (5) impacts sur le véhicule. Des tirs provenant de l’extérieur. C’est d’ailleurs ce qui fait que le chauffeur et les deux agents ont été atteints, plus deux autres citoyens, qui ont été transportés en même temps que les policiers à l’hôpital du camp Samory Touré. Mais ce qui reste clair, c’est qu’il y a deux semaines de cela, il y a trois attaques à mains armées dans la zone, à Lansanayah. Et, le commissariat central saisi, a ouvert une enquête et a procédé à l’interpellation d’un certain Mamadou Aliou alias Dao impliqué dans le vol à main armée. Et chez lui, il a été constaté la présence de plusieurs indices qui prouvent à suffisance sa participation à ces multiples attaques. Et au cours des enquêtes, nombreux sont des jeunes qui ont rallié le commissariat central dans le but de négocier pour que ce monsieur puisse bénéficier de la liberté. Ce qui n’a pas eu lieu. Et, sur instructions du directeur régional donc, et en relation avec la direction générale, nous avons ordonné à ce que le monsieur soit mis à la disposition de la Direction Centrale de la Police Judicaire pour approfondir les enquêtes comme c’est un problème d’attaque à main armée. Donc, que les individus qui ont procédé à l’interpellation de ce monsieur soient victimes dans la même zone, nous supposons puisque en pareille circonstance, il ne faut rien surestimer, il ne faut rien sous-estimer non-plus, nous faisons en tout cas un parallèle. Mais, les enquêtes en cours nous édifierons certainement. En tout état de cause, les tirs sont en parallèle, les tirs proviennent de l’extérieur et l’impact prouve à suffisance que ce que nous sommes en train de dire est la vérité.
Laguinee.info : dans ce cas, peut-on parler d’acte terroriste ou d’un règlement de compte ?
Contrôleur général Boubacar Kassé : Non, ce n’est pas un acte terroriste. Mais de toutes les façons, les enquêtes vont le prouver. Vous savez que ce n’est pas la première fois que les agents en patrouille sont victimes de cet état de fait. Vous vous souvenez à Wanindara, alors que les agents étaient faction au carrefour, des individus sont venus à moto pour tirer sur eux. Et, vous connaissez les conséquences de cela. Ce que nous pouvons dire avec exactitude, pour faire assoir notre religion, l’un dans l’autre, les balles sont venues de l’extérieur et les agents se trouvaient à bord. Le chauffeur et deux agents ont été atteints en même temps que deux citoyens qui étaient du côté opposé de la position du stationnement de la patrouille. Une enquête a été ouverte, des instructions ont été données au directeur central de la police judiciaire d’ouvrir une enquête pour éclairer la religion des uns et des autres.
Interview réalisée par Ibrahima Sory Diallo pour Laguinee.info
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