Les plaidoiries se sont poursuivies ce mercredi 15 mai 2024 au procès des événements tragiques du 28 septembre 2009. Me Martin Pradel, représentant la partie civile, a livré son discours devant le tribunal criminel, appelant à une justice qui honore la vérité et la dignité des victimes, rapporte Laguinee.info à travers l’un de ses reporters.
Dans ses interventions, Me Martin Pradel a insisté sur le caractère exceptionnel et atroce des crimes commis au stade ce jour-là, affirmant qu’il ne s’agissait pas de simples délits de droit commun, mais bien de crimes contre l’humanité. Il a souligné la nature systématique et généralisée de ces atrocités, ainsi que leur dimension politique dans le contexte guinéen. L’avocat a également fait remarquer que les souffrances endurées par les victimes ne pouvaient être entièrement réparées.
« Ces crimes ne sont pas des simples crimes de droit commun. Ils constituent des crimes contre l’humanité par la nature systématique et généralisée, par la nature politique aussi parce que c’est ce que sous-entendait cette violence politique dans le contexte guinéen. Et les souffrances endurées par les victimes ne peuvent être pleinement réparées. C’est pourquoi, il est impératif que justice soit rendue. La reconnaissance de ces crimes et la condamnation des coupables sont essentielles non seulement pour les victimes mais aussi pour notre société toute entière…», a déclaré Me Martin Pradel devant le tribunal.
En ce qui concerne ses réquisitions, Me Martin Pradel a exhorté le président du tribunal à rendre un verdict qui ne laisse pas ces crimes impunis. Il a insisté sur l’importance symbolique de la décision de la cour, soulignant qu’elle témoignait de l’engagement de la nation envers la justice et les droits humains.
« Il est possible monsieur le président et messieurs les accesseurs que vous sachiez leur tendre la main pour leurs dire qu’elles sont les victimes de quelques choses d’inadmissibles. Qu’au nom du peuple guinéen, vous ne sauriez accepter, pour leur dire qu’elles ont vécu l’injustice et que leur dignité est intacte. Votre décision au terme de ce procès est un message fort et clair que tels actes ne resteront pas impunis. Qu’aucune position de pouvoir ne peut protéger un individu des conséquences de ces crimes. Votre verdict sera un symbole d’engagement de la nation envers la justice et les droits humains. Il réaffirmera notre foi dans la capacité de ce système judiciaire et notre détermination à savoir l’OGDH et FIDH à protéger les innocents contre la tyrannie et l’oppression» », a-t-il affirmé.
Me Martin Pradel a conclu en appelant le président du tribunal à rendre une décision qui honore la vérité et la justice, offrant ainsi lumière, espoir et guérison à ceux qui ont tant souffert :
« Je vous exhorte à rendre une justice qui honore la vérité et la justice. Les victimes et la nature entière attendent ce moment avec un espoir immense, elles retiennent leur respiration, que votre jugement soit à la hauteur de l’exigence d’une justice qui nous anime tous. En condamnant fermement les responsables de ces crimes vous apporterez lumière, espoirs et des guérisons à ceux qui ont tant souffert », a-t-il exhorté.
Depuis le début de cette phase de plaidoiries et réquisitions, les avocats de la partie civile ont insisté pour que les crimes soient qualifiés de crimes contre l’humanité, une qualification qui pourrait avoir un impact significatif lors des délibérations.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info