dimanche, octobre 6, 2024
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Éducation en Guinée : Pr Bano dénonce les fraudes liées aux examens nationaux

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La problématique de la fraude lors des examens nationaux en Guinée a été vivement dénoncée par le Pr Bano Barry lors de son passage dans l’émission « Les Grandes Gueules » ce lundi. Le constat est alarmant : la fraude sévit à tous les niveaux du système éducatif guinéen, de haut en bas.

Selon le Pr Bano, enseignant-chercheur, ces fraudes sont orchestrées par un réseau complexe impliquant enseignants, élèves et surveillants. Il a expliqué que la fraude est devenue « mafieuse, collective et informatique », une évolution constatée depuis 2008 avec l’avènement des réseaux sociaux et d’internet en Guinée:

« La dernière fraude qui est apparue en 2008 s’appelle la fraude mafieuse et informatique. C’est-à-dire, des enseignants se réunissent en groupe. Cette fraude est née et s’est propagée avec le développement des réseaux sociaux et de l’internet en Guinée. L’idée, c’est quoi : vous avez un groupe d’enseignants qui se constitue de rédaction. Ils cherchent des candidats, pour dire, on va vous faire réviser. Ça commence toujours comme ça », explique-t-il.

Le processus décrié par le Pr Bano est alarmant : des enseignants se regroupent en « groupes de rédaction », proposant des sessions de révision aux élèves en échange d’une somme considérable. Ces élèves intègrent ensuite un groupe WhatsApp où les épreuves sont partagées une fois les examens lancés : « Si vous êtes dans le groupe de révision, vous payez les tickets d’entrée à 1 million par candidat. Ils créent un groupe WhatsApp. Au moment de mettre les centres d’examens en place, ils font en sorte que tous les élèves soient dans les mêmes centres et dans les mêmes salles. Après, ils cherchent à ce que les surveillants soient dans le groupe», a-t-il déclaré.

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Pendant les épreuves, les surveillants, complices de cette fraude, confisquent les téléphones des élèves mais les utilisent pour transmettre les sujets dans le groupe WhatsApp dédié. Ainsi, les candidats bénéficient des réponses à l’avance, sapant l’intégrité des examens : « Dans la salle, quand le surveillant vient lors de l’examen, il prend tous les téléphones de toute la classe il met à côté. On ne peut pas surveiller les surveillants, on surveille les candidats. Quand le sujet est lancé, il prend le sujet et il envoie dans le groupe WhatsApp, les gens traitent là-bas et après lui, il prend les téléphones et il les distribue aux candidats et il recopie. C’est la fraude informatique, collective, avant la fraude, elle était individuelle. »

Le Pr Bano souligne que cette fraude n’est pas nouvelle en Guinée, mais plutôt systématique et enracinée dans le système éducatif depuis des années. Il appelle à une prise de conscience collective et à des mesures urgentes pour éradiquer ce fléau qui compromet l’éducation et l’avenir des jeunes guinéens.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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