samedi, novembre 23, 2024
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Procès du 28 septembre : les avocats livrent leurs premières impressions sur les plaidoiries

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La première journée des plaidoiries du procès lié aux événements du 28 septembre a suscité des réactions passionnées de la part des avocats représentant les différentes parties en présence. Lors de cette séance, tenue ce lundi 13 mai 2024, les avocats de la défense ont manifesté leur intérêt pour les arguments avancés par la partie civile, selon les informations rapportées par Laguinee.info à travers l’un de ses reporters.

Me Bomby Mara, avocat de la défense, a exprimé son assurance quant à la capacité de son équipe à démonter les accusations portées par la partie civile. Il a souligné que les demandes de cette dernière ne semblent pas les perturber outre mesure, affirmant que leur tour de parole sera l’occasion de mettre en lumière l’absence d’éléments à charge, notamment en ce qui concerne son client, le Colonel Abdoulaye Cherif Diaby, visé par des accusations spécifiques :

« Aujourd’hui, nous avons écouté avec intérêt le doyen Thierno Hamidou Barry, à qui j’ai beaucoup d’estime. Ce qui est évident, c’est que nous allons avoir le temps, en notre qualité d’avocats de la défense, pour démolir complètement ce qu’ils sont en train de construire en château de cartons et présenter effectivement l’inexistence des éléments, surtout à l’endroit de mon client, le Colonel Abdoulaye Cherif Diaby, qui est poursuivi pour des faits précis. Un procès pénal repose essentiellement sur des arguments juridiques, sur des textes applicables. Il n’y a pas d’équation, de pratiques judiciaires qu’il faut introduire. Il est question d’applicabilité des textes. Je suis surpris que véritablement les plaidoiries de mon doyen soient simplement focalisées sur la notion de crime contre l’humanité qu’on a déjà défendue ici», a déclaré Me Mara. Il a également souligné que les arguments juridiques et l’applicabilité des textes légaux sont au cœur du débat, regrettant que les plaidoiries de la partie civile semblent se focaliser excessivement sur la notion de crime contre l’humanité, déjà débattue lors des phases précédentes du procès.

D’un autre côté, Me Thierno Souleymane Barry, représentant la partie civile, a fait part des demandes en dommages et intérêts formulées, variant entre 2 et 1 milliard de francs guinéens, selon les catégories d’infractions, notamment les violences sexuelles et les disparitions. Il a insisté sur l’importance de reconnaître les faits, non seulement pour indemniser les victimes, mais aussi pour construire la mémoire collective du pays et favoriser la réconciliation nationale.

« En Guinée, il y a eu plusieurs infractions par le passé et continue à dire que telle infraction a eu lieu, cette autre n’a pas eu lieu. Cela heurte la sensibilité de notre pays. Pour l’une des premières fois, nous avons un tribunal qui va décider, après avoir entendu toutes les parties, que cette infraction a eu lieu. Cela entre dans la construction de notre mémoire, c’est ce qu’il faut voir. Il ne faut pas voir le montant, on ne peut remplacer le chevet d’un être humain. Ce qu’il faut mettre devant, c’est le fait qu’un procès a eu lieu et qu’il va aboutir. C’est un tribunal guinéen qui est en train de juger des accusés guinéens qui ont commis des actes sur des Guinéens. Et le tout doit concourir à la réconciliation nationale », a affirmé Me Barry. Il a également souligné que l’enjeu principal réside dans la reconnaissance des faits et non dans le montant des indemnisations, mettant en avant le rôle crucial de ce procès dans le processus de réconciliation nationale.

Il est à noter que la demande du président du tribunal d’ajouter des jours supplémentaires pour accélérer le jugement a été rejetée par la défense. Cependant, les audiences débutent désormais à 9 heures.

Baïlo Fatako, pour Laguinee.info

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