dimanche, octobre 6, 2024
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Réforme de l’éducation en Guinée : Pr Bano Barry plaide pour l’introduction des lycées techniques et professionnels

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Dans un pays où l’éducation primaire, secondaire et même universitaire reste figée dans des programmes datant de plus de deux décennies, une voix s’élève pour réclamer des changements significatifs. Ce matin, lors de son intervention dans l’émission « Les Grandes Gueules » sur Espace TV, le Professeur Bano Barry, ancien ministre de l’Éducation Nationale, a appelé à une réforme radicale du système éducatif guinéen.

Le constat est amer : alors que le monde évolue, que les besoins du marché du travail changent, l’éducation en Guinée demeure ancrée dans le passé. Depuis l’ère de Madame Aïcha Bah jusqu’à nos jours, les élèves traversent les mêmes schémas d’apprentissage sans réelle adaptation aux défis contemporains. Pr Bano Barry souligne ainsi que la Guinée est le seul pays au monde à ne pas disposer de lycées techniques et professionnels.

« Ça coûte plus cher mais c’est plus pertinent« , déclare-t-il. Selon lui, l’introduction de ces établissements spécialisés permettrait une meilleure adéquation entre la formation dispensée et les besoins du marché du travail, réduisant ainsi le risque de chômage chez les jeunes diplômés.

« Quand je suis venu, j’ai trouvé des travaux qui ont été réalisés par des cabinets internationaux sur le contenu des enseignements et des apprentissages au primaire, au collège et au lycée. Le lycée actuel est celui de Madame Aïcha Bah. Depuis cette période, nous avons la même configuration de nos lycées : sciences sociales, sciences expérimentales et sciences mathématiques. La Guinée est le seul pays au monde qui n’a pas de lycée technique et de lycée professionnel. Ça coûte plus cher mais c’est plus pertinent. En réalité, tout le monde sait, il faut changer les lycées en Guinée : 25% en sciences sociales, 25% en série mathématiques et 25% en sciences expérimentales. L’enseignement supérieur est calibré à 65% en série technique et scientifique », dit-il.

L’ancien ministre pointe du doigt les conséquences de cette stagnation éducative : des élèves mal préparés à affronter les exigences du monde professionnel et un enseignement supérieur souvent déconnecté des réalités du marché de l’emploi. Il évoque également un projet de réforme des programmes scolaires au niveau secondaire, négocié avec l’UNESCO, qui est en cours mais qui nécessite du temps pour être pleinement mis en œuvre :

«Ça veut dire que nous formons des gens au lycée qui vont avoir des difficultés pour avoir une formation adaptée à leur lycée à l’université. Et nous formons des gens à l’université qui vont avoir des difficultés pour obtenir de l’emploi, parce qu’on les forme dans des domaines où on n’a pas de besoin. Il y a un projet que j’avais négocié avec UNESCO, parce qu’on avait lancé un appel d’offre international dont j’ai insisté que ça soit l’UNESCO qui accompagne la Guinée dans les réformes des programmes au niveau du secondaire. Le travail est en train d’être fait. Ils ont fait une première activité, une deuxième activité, ils n’ont pas encore atteint le contenu, vous savez c’est très long de changer un système », dit-il.

Par ailleurs, Pr Bano Barry rappelle les efforts qu’il a entrepris dans le passé pour transformer les Écoles Régionales des Arts et Métiers (ERAM) en lycées techniques et professionnels, une initiative qui n’a pas rencontré le soutien escompté de la part des autorités éducatives :

« Quand j’étais conseiller, j’avais fait une note technique à Alpha Condé où j’avais demandé de transformer les écoles Régionale des Arts et Métiers  (ERAM) en des lycées techniques et professionnels. Tous les membres du gouvernement du secteur de l’éducation m’ont détesté à cause de ça. Parce que, j’avais constaté que l’enseignement technique et professionnel  avait  52 écoles qui couvrait les échecs et les admis d’entrée en 7e année, qui couvrait les échecs  et les admis du Brevet, qui couvrait les échecs et les admis du baccalauréat», rappelle-t-il

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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