samedi, novembre 23, 2024
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Emigration clandestine: témoignages glaçants des parents des 30 jeunes guinéens morts au Sénégal en partance pour l’Europe

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Une trentaine de jeunes guinéens sont morts en voulant traverser la mer pour l’Europe, a appris Laguinee.info à travers une de ses journalistes. Ces jeunes sont tous de Bonfi, un quartier situé dans la commune de Matam dans la capitale guinéenne. Notre reporter s’est rendue dans les familles mortuaires ce mardi 07 mai 2024, pour recueillir des témoignages des proches et parents des victimes. Sur  les lieux, la tristesse et la désolation se lisaient sur les visages.

Ousmane Yansané, est le grand frère d’une des victimes nommée Aboubacar Sidiki Touré, tailleur de profession, marié et père de 4 enfants. Il avait aussi quitté le pays à la recherche du bien-être. Interrogé, il raconte comment il a été informé:

« C’est le jeudi surpassé à 22 heures, que nous avons entendu les cris d’une voisine, nous annonçant qu’il y a un eu naufrage au Sénégal et que son fils était dans l’équipe. On s’est réuni pour aller autour d’elle et c’est là que j’ai appris que mon petit frère était également dans cette équipe. Au début, c’était de l’incertitude. Mais à 22h30, la victime elle-même a parlé avec sa maman. Il est arrivé que lui, il est en vie mais dans un état critique. Il inscrivait plus loin sur certains noms qu’il a vu dans la barque, notamment un certain Mory et mon jeune frère mais qui n’était plus en vie. On s’est donc mis à regrouper des informations la même nuit du jeudi. Vendredi, les démarches se sont poursuivies et c’est le samedi qu’on a eu des nouvelles sûres, nous informant que tous ceux qui étaient là-bas, près d’une trentaine, il n’y a eu 4 à 5 survivants qui se trouveraient dans l’un des centres hospitaliers de la Casamance. Les messages vocaux ont commencé à venir et nos équipes récapitulaient les informations au fur et à mesure. Voici donc les circonstances dans lesquelles on a appris « l’assassinat  » de notre frère, parce qu’il s’était dit que ce n’est pas une noyade, ils étaient dans la barque, et il semblerait qu’il y a eu malentendu entre eux (voyageurs). Certains étaient là-bas avec les couteaux d’autres des coupe-coupe, en commençant par neutraliser les robustes pour mettre main sur tout le monde. C’est dans cette situations que des enfants ont trouvé la mort. Il paraît ils ont « décapité » certains, « attaché et ligoté » d’autres.

C’est tel qu’on a appris la nouvelle. Mais comme c’est l’Etat qui donne l’information officielle, nous avons les yeux et les oreilles braqués sur l’Etat guinéen et on est à sa disposition, mais de nous aider également. Si on pouvait avoir la main sur les corps et rapatrier les corps. Nous aimerions aussi qu’on nous donne les explications claires et que justice soit faite pour condamner les auteurs« , a indiqué monsieur Yansané.

Maïmouna Sidibé est la mère d’une des victimes. Vieille et malade, elle dit avoir appris ce qui est arrivé à son fils adoptif. Mais ce dernier a eu la chance, parce qu’il a eu la vie sauve:

L’enfant là, sa maman me l’a donné depuis quand il était petit. Son père est mort ainsi que sa mère. Jeudi, j’étais couchée, je n’arrivais pas à dormir, car, j’ai entendu des rumeurs qu’il y a eu naufrage. Ils ont dit que mon enfant faisait partie de l’équipe. Maintenant hier, mon enfant m’a appelé pour me dire qu’il est à l’hôpital et je n’ai rien, mon mari est décédé. Le gouvernement n’a qu’à m’aider pour que mon enfant revienne. Il me dit qu’il est à l’hôpital au Sénégal, son nom, c’est Dantouma Camara. Je n’ai aucun moyens d’aller chercher mon enfant. Les enfants sortent à l’aventure parce qu’il n’y a pas de boulot dans le pays. S’il y a du boulot dans le pays personne ne va sortir. Les enfants aussi se cachent  de nous pour sortir« , a-t-elle témoigné difficilement.

Nous y reviendrons…

Sirani Diabaté, pour Laguinee.info

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