L’ONG Femme Développement et Droit Humains en Guinée (F2DH-G) a procédé ce samedi, 20 mars 2021, au lancement officiel d’un projet portant sur la « Lutte contre les violences faites aux femmes en période de Covid-19 (LVF/19) ». Ce projet prévu pour deux mois et qui va toucher tout le pays, permettra à l’ONG F2DH-G, de faire une étude des VBG par cartographie et ensuite procéder à la formation et à la sensibilisation du public cible. La cérémonie de lancement dudit projet a eu lieu au siège de l’association à Koloma, dans la commune de Ratoma, en présence des officiers de police judiciaire intervenant dans le domaine et de la ministre des Droits et de l’Autonomisation des Femmes (qui a participé par visioconférence), rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Le viol a pris depuis quelques années une proportion inquiétante dans notre pays. Les mineurs en sont les principales victimes. Pour y mettre fin, l’ONG F2DH-G à travers l’appui de la fondation OSIWA-Guinée a lancé ce samedi, un projet qui va durer deux mois et dont le but est d’abord de mener une étude dans le pays et ensuite procéder à la formation des ONG évoluant dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Celles-ci, à leur tour, serviront de relais pour sensibiliser les communautés, a-t-on appris.
Dans son discours, madame Moussa Yero Bah, présidente de l’ONG F2DH-G a dit que ce projet est né d’un constat. Celui de la montée en puissance de violences basées sur le genre en période de Covid-19 dans le monde et en Guinée particulièrement. « En République de Guinée et partout dans le monde, vous savez le plus souvent le confinement amène à des questions de crise, à des sauts d’humeurs, toute privation de liberté en quelque sorte amène l’homme à sortir de ses gongs, à devenir parfois violent. C’est le constat qui a été fait un peu partout dans le monde. Et donc, à partir du mois d’août, OSIWA a lancé son appel à candidature et l’ONG Femme Développement et Droits Humains en Guinée a postulé en faisant cette proposition. C’est-à-dire de lutte contre les violences faites aux femmes en période de Covid-19. Et notre objectif, c’est de faire une étude sur le terrain, de savoir dans les différentes régions de la Guinée, est-ce que cette pandémie a poussé à l’exacerbation des violences faites aux femmes. Et donc, une étude sera faite. On fera la typologie des violences enregistrées, une cartographie de ces violences : savoir par exemple par région, quelle violence a été beaucoup plus remarquée. Est-ce le viol ? Est-ce les violences conjugales ? Parce que ce sont des formes de violences qui existent dans nos sociétés », a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, l’ONG F2DH-G ne compte pas s’arrêter là. Sa présidente a fait savoir que les études de terrain seront suivies par des campagnes de sensibilisation. « Notre objectif après avoir fait cette étude, c’est de se mettre à l’œuvre sur le terrain. C’est-à-dire former les organisations qui évoluent dans le domaine des violences faites aux femmes ; les amener à être sur le terrain, à faire des sensibilisations et toucher les communautés », a-t-elle ajouté.
Adjudant-chef Bernard Tonguiano, commandant de la brigade spéciale de protection des personnes vulnérables, se réjouit de ce projet. En tant qu’officier de police judiciaire évoluant dans le domaine, il dit que cette campagne pourra apporter un plus à la lutte contre ce fléau. « Je salue cette initiative. Parce que nous tous qui sommes dans cette lutte, savons qu’en cette période de Covid-19, les violences sont passées à la hausse. Donc, si l’ONG F2DH-G a pensé à lancer ce projet, je crois que ça va être un ouf de soulagement. Et nous, en tant qu’officiers chargés de la répression, nous allons être aux côtés de l’ONG pour que nous soyons plus efficaces dans la lutte », a-t-il promis.
La ministre des Droits et l’Autonomisation des Femmes à pris part au lancement de ce projet. Tout en saluant l’initiative, madame Hawa Beavogui a promis un accompagnement institutionnel de son département à l’ONG et aux projets qu’elle mettra en place prochainement. « Je salue cette initiative. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis le début de l’épidémie de Covid-19, nous sommes confrontés avec acuité des violences basées sur le genre. Je tiens à encourager l’ONG ainsi que OSIWA qui a bien voulu accompagner le financement de cet important projet. J’exhorte l’ONG à établir un cadre de collaboration formalisé avec le ministère. Nous sommes autorité de tutelle pour ce qui est des cas de lutte contre les violences faites aux femmes. Notre mission, c’est aussi de mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière d’autonomisation des femmes, d’accompagner les initiatives comme celles-ci », a fait savoir la ministre Hawa Beavogui.
A noter que des chiffres établis par la brigade spéciale de protection des personnes vulnérables, depuis le début de l’épidémie de Covid-19, il ne passe pas une seule semaine sans qu’un cas de viol ne leur soit signalé.
Ibrahima Sory Diallo pour Laguinee.info
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