L’Union des Forces Républicaines (UFR) a tenu une assemblée générale ce samedi 20 avril 2024 pour discuter de la situation sociopolitique de la Guinée. Lors de cette réunion, les membres du bureau exécutif du parti ont vivement critiqué l’installation des délégations spéciales dans le pays, dénonçant ce qu’ils considèrent comme une tentative du Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD) de consolider son pouvoir sur les collectivités locales en prévision des élections à venir.
Selon les responsables de l’UFR, la manière dont ces délégations ont été mises en place soulève de sérieuses questions quant à leur légitimité et leur conformité aux lois en vigueur. Tidiane Conté, membre du bureau exécutif de l’UFR, a exprimé ses inquiétudes quant à l’impact de ces délégations sur le processus démocratique du pays :
« Ce n’est pas une délégation spéciale, c’est une base arrière du CNRD, qui ressemble à quelque chose comme si on était dans une situation de parti unique. C’est très dangereux ce que nous sommes en train de vivre. Parce que si nous allons aux élections aucun parti ne peut avoir de Conakry jusqu’à Yomou les communes. Pour qu’elle fin ces délégations ont été installées, qu’est-ce qu’on veut réellement ? Parce que qui parle de délégation spéciale parle du code des collectivités locales. Ici ce n’est pas le cas, ce code n’a pas été respecté en article 80 et 100, sa mise en place et son fonctionnement. Et surtout le délai pour lequel cette délégation spéciale doit fonctionner. Le CNRD est en train de fabriquer quelque chose qu’on n’a jamais connu dans ce pays », a déclaré Tidiane Conté. Il a également remis en question la légitimité du CNRD à prendre de telles décisions sans respecter les procédures établies par le code des collectivités locales.
Lors de cette assemblée générale, Tidiane Conté a lancé un appel au président de la transition, Mamadi Doumbouya, exigeant le respect des engagements pris envers le peuple guinéen :
« Ce message, je l’envoie directement à Mamadi Doumbouya. C’est un général qui a une seule étoile. D’abord, celle qu’on lui a donnée, c’est l’étoile du 5 septembre pour le fait qu’il a mis fin au troisième mandat. Les autres étoiles, c’est nous qui les avons, le peuple de Guinée. L’autre étoile, c’est le fait qu’il nous a promis que la justice sera la boussole. L’étoile-là, nous l’avons encore. On attend jusqu’à la fin de la transition pour voir si on va augmenter son galon à deux étoiles. La troisième, c’est ce qu’il a promis la liberté aux Guinéens, nous voyons comment ça se passe, cette étoile-là, nous l’avons encore. La quatrième étoile du Général que le peuple a, c’est le respect de parole donnée. Il a dit la transition c’est pour 24 mois. Cette étoile lui sera décernée quand il aura respecté sa parole», a-t-il souligné.
Il a également rappelé que la transition actuelle doit se terminer le 31 décembre prochain, conformément aux accords conclus avec la CEDEAO, et que le président de la République doit veiller à ce que ces engagements soient respectés pour améliorer les conditions de vie du peuple guinéen.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info
