vendredi, novembre 22, 2024
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Koba Bendèfikhè : l’école en détresse, entre retards et manque de moyens

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À Koba Bendèfikhè, un secteur niché dans le district de Koba Dixinn, la rentrée scolaire a été loin d’être un moment de réjouissance. Dans ce village reculé de la préfecture de Boffa, une école élémentaire fraîchement construite pendant les vacances se trouve face à un ensemble de difficultés éducatives.

Les trois enseignants qui y travaillent dressent un constat alarmant : le manque de manuels scolaires est flagrant et entrave sérieusement le processus d’apprentissage. Cette école, baptisée « Daouda Camara », accueille deux enseignants contractuels communautaires pour les deux premières classes, tandis que le directeur se charge des élèves de deuxième année. Mais au-delà du défi pédagogique, ces enseignants sont également confrontés à une autre réalité : la qualité variable des enseignants, rémunérés par les parents d’élèves.

« Nous rencontrons plusieurs difficultés. Sur le plan des enseignants, nous n’avons pas d’enseignants de qualité. Ils sont payés par les parents d’élèves. Il y a aussi le problème de retard. Des élèves viennent en retard souvent ici. Plusieurs d’entre eux viennent affamés. Dès que la vendeuse vient dans la cour, ils sortent pour aller manger », déplore Abdoulaye Sylla, directeur de l’école.

Il pointe du doigt le défaut de manuels scolaires, soulignant l’impact négatif sur l’éducation des enfants : « Il n’y a pas de manuels ni pour les élèves ni pour les enseignants. Je me débrouille auprès de mes amis pour trouver quelques documents. Parfois, quand je pars au marché, j’achète certains documents que je donne à mes enseignants», a-t-il déclaré.

Avec un effectif de 232 élèves, dont 74 filles, les difficultés financières viennent s’ajouter à cette liste de problèmes. Chaque parent d’élève est censé verser 5 000 francs guinéens par mois pour la rémunération des enseignants. Mais ces paiements tardent à être effectués, mettant l’école dans une situation précaire.

Daouda Sylla, enseignant de la première année, témoigne de ces difficultés : « Sur les 230 et quelques élèves que nous avons, chaque parent d’élève doit payer les 5 000 par élève. C’est ce montant que nous nous partageons, et chacun aura 500 000 GNF à la fin du mois. Mais les 5 000 aussi pour les payer, c’est des problèmes. Jusqu’aujourd’hui, nous n’avons pas encore reçu quelque chose », a-t-il expliqué.

Fodé Mory Camara, président adjoint de l’Association des Parents d’Élèves APAE, explique que les congés et la fête de Ramadan ont retardé les paiements habituels: « Quand il y avait des cours, les parents d’élèves s’acquittaient rapidement. On réclamait l’argent et tout le monde donnait sa part, c’est ce qu’on réunit pour présenter au directeur. Cette fois-ci, la fin du mois a coïncidé avec les congés et la fête de ramadan aussi, sauf hier lundi les cours ont repris. C’est ce qui a regardé le payement », déclare-t-il

Face à ces défis majeurs, le directeur de l’école a informé les autorités compétentes de la situation, mais aucune réponse n’a été donnée jusqu’à présent.

La rentrée scolaire à Koba Bendèfikhè est ainsi marquée par des obstacles importants, illustrant les difficultés persistantes auxquelles sont confrontées les écoles dans les régions reculées de la Guinée.

Envoyé spécial, Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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