En ce mois sacré du Ramadan, une réalité sombre se constate dans les rues animées de la ville de Kindia, mettant en lumière l’exploitation des enfants qui vendent divers articles pour subvenir aux besoins de leur famille. Malgré les efforts pour protéger les droits des enfants, cette pratique persiste, posant un défi majeur pour la société.
Les rues du centre-ville de Kindia se transforment en lieux où de jeunes enfants, souvent âgés entre 9 et 12 ans, s’adonnent à la vente de marchandises pour aider financièrement leur foyer. Issus de milieux économiquement défavorisés, ces enfants passent de longues heures, exposés aux dangers des rues, exposés aux intempéries et à l’exploitation.
Mariame Camara, une jeune fille impliquée dans la vente d’eau en sachet, témoigne des difficultés auxquelles ces enfants sont confrontés. « Je vends des sachets d’eau pour aider ma maman à acheter de la nourriture pour notre famille », partage-t-elle.
Une autre scène poignante a attiré notre attention, mettant en lumière les réalités brutales de l’exploitation infantile pendant le Ramadan. Une petite fille, épuisée par la vente d’œufs pour soutenir sa famille, a trouvé un moment de repos sous un hangar voisin. Son plateau d’œufs reposait à côté d’elle alors qu’elle s’abandonnait au sommeil, inconsciente des dangers qui l’entouraient.
Cependant, cette pause fugace dans son dur labeur l’exposait à de multiples menaces. Sous le couvert sombre du hangar, elle devenait une proie potentielle pour les reptiles venimeux qui se faufilent dans les recoins sombres à la recherche de nourriture. De plus, le risque de violences physiques et sexuelles planait dans cet environnement peu sûr.
Selon Alexis Guilavogui, cette situation est alarmante. « Envoyer son enfant vendre des articles peut sembler acceptable dans certains cas, mais trop souvent, les parents exagèrent. On peut voir des enfants de 8 ou même 7 ans dans les rues en train de vendre. Ces enfants devraient être scolarisés comme les autres pour bénéficier d’une éducation équitable. Les parents doivent revoir leur façon de faire et garantir que tous les enfants aillent à l’école pour apprendre des métiers et se préparer à un avenir meilleur. Les habituer à la vente dès leur plus jeune âge aura des conséquences néfastes sur leur futur. Il est temps que les parents réévaluent leurs pratiques, car les enfants sont l’avenir de notre société », insiste-t-il.
Cette triste histoire révèle les conditions précaires dans lesquelles de nombreux enfants de Kindia sont contraints de vivre et de travailler. Alors que d’autres enfants jouissaient du confort de leur foyer pendant la nuit, cette jeune fille risquait sa sécurité pour contribuer, aussi modestement soit-il, au revenu familial.
De Kindia, Joël Francis Kolié 33.10, pour Laguinee.info