Dans la ville de Kankan, les préoccupations environnementales sont au cœur des discussions, alors que les femmes de la région expriment leur profonde inquiétude quant à la dégradation de l’environnement, notamment des cours d’eau locaux, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé dans la ville.
Réunies en un groupe d’environ cinquante personnes, ces femmes ont lancé un appel pressant aux autorités locales lors d’une communication tenue ce lundi 25 mars 2024. Elles ont souligné le risque imminent de disparition des sources d’eau locales si des mesures adéquates ne sont pas prises rapidement.
Parmi les principaux coupables pointés du doigt figurent les fabricants de briques en terre cuite, les jardiniers et les personnes qui jettent des déchets dans les cours d’eau, selon les déclarations de Narengnouma Keita, présidente des femmes chasseuses de Kankan : «Aujourd’hui, nos marigots sont menacés de disparition, les ordures sont visibles partout, les torchons, les papesses, ils se permettent de couper les arbres et mettent les branches dans l’eau, et c’est là-bas que nous gagnons nos petits pains. Si cette partie devient difficile à accéder à cause des ordures, aujourd’hui nous souffrons énormément quand on parle. Ils répliquent : nous n’avons pas de force, nous restons derrière la loi. Personne n’est au-dessus de la loi. Sinon, si c’est la bagarre, on peut aussi faire », a-t-elle déclaré.
Cette situation alarmante entraîne également une augmentation des maladies, a-t-elle ajouté. « Ces lieux doivent être entretenus, pour qu’ils soient propres. L’eau des rivières coule jusqu’aux fleuves, si celui-là est sale, le fleuve sera aussi sale. Ça provoque des maladies mortelles, ce que nous ne souhaitons pas. Avant, nous buvions l’eau du marigot, mais aujourd’hui tu ne peux pas à cause de la saleté », a-t-elle souligné.
Pour conclure leur communication, elles ont exhorté les autorités à prendre des mesures immédiates pour endiguer ce phénomène. « Il faut qu’ils se lèvent, ce n’est pas le problème des barboteuses seulement. Si les marigots sont menacés, les conséquences tombent sur la population », a-t-elle conclu.
De Kankan, Karifa Doumbouya, pour Laguinee.info.