Dans une démarche visant à obtenir justice pour les victimes des atrocités perpétrées sous le règne d’Alpha Condé, Me Thierno Souleymane Baldé, avocat des personnes ayant subi des violences et leurs familles, exhorte ces dernières à se manifester et à partager leur témoignage.
L’avocat rappelle un cas particulièrement poignant : celui de trente jeunes qui ont été arrêtés et emprisonnés en 2012 dans la tristement célèbre prison de Soronkoni à Kankan, sous le régime d’Alpha Condé. Malheureusement, après leur libération, aucune de ces personnes n’a osé parler des horreurs qu’elles ont endurées.
«Si vous vous souvenez en 2012, il y a un certain nombre de jeunes arrêtés dans les quartiers de Conakry. Ils étaient envoyés dans des endroits inconnus. Ils ont été maltraités et ils les ont fait subir des traitements inhumains avant d’être transféré dans le camp de Soronkoni à Kankan. Nous nous sommes mobilisés avec l’ancien ministre des droits de l’homme Kalifa Gassama avec beaucoup de pression et tractations pour qu’ils soient emmenés à Conakry. Une fois à Conakry, ils ont été éparpillés dans les différents quartiers de la ville. Certains se sont retrouvés à kagbelen et d’autres à la Cimenterie. Quand on les a contactés pour déposer une plainte, ils ont eu peur compte tenu de ce qu’ils ont subi en prison. Ils ont refusé de s’exprimer. », explique Me Baldé.
Avec la récente mise en place d’une Commission d’enquête sur tous les crimes et délits commis sous le régime déchu, Me Baldé estime qu’il est crucial que ces victimes se manifestent : « A ce stade où il y a une enquête préliminaire qui concerne tous les délits et crimes commis sous le règne d’Alpha Condé, il serait important qu’ils puissent se manifester afin de donner leur version de faits. Nous sollicitons qu’ils se fassent auditionnés pour éviter ces genres de situation ne puissent arriver à nouveau », souligne-t-il.
Les personnes concernées seront entendues par les autorités compétentes pour raconter leur histoire et obtenir le soutien nécessaire. Me Baldé rassure également que toutes les mesures de sécurité seront prises pour protéger les témoins et les victimes : « Nous avons pris toutes les dispositions pour éviter que les témoins et les victimes ne soient pas inquiétés dans le cadre de la procédure en cours. Toutes les personnes concernées peuvent être rassurées qu’il n’y aura absolument rien qui puisse arriver à quiconque qui viendrait déposer devant la Commission d’enquête préliminaire. »
Pour toute information ou pour se manifester, l’avocat invite la population à le contacter au numéro suivant : 625 71 97 97.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info