Le nord-ouest du Nigeria est une fois de plus secoué par une vague d’enlèvements à grande échelle, mettant à rude épreuve l’autorité du président Bola Ahmed Tinubu, qui avait promis de faire face à l’insécurité croissante dans le pays. Plus de 100 personnes ont été enlevées lors de deux attaques distinctes, amplifiant les inquiétudes concernant la sécurité des citoyens, apprend-t-on.
Les récentes disparitions, survenues dans l’État de Kaduna, font suite à une série d’enlèvements de masse qui ont frappé la région ces dernières semaines. Le district de Kajuru en particulier semble être devenu un foyer de violences, avec plusieurs enlèvements notables, y compris celui de plus de 250 élèves début mars dans une école à Kuriga, à 150 kilomètres de Kajuru.
Selon les informations, dans la nuit de dimanche à lundi, 87 personnes ont été enlevées dans la localité de Kajuru Station, selon Ibrahim Gajere, président du gouvernement local. Les témoignages recueillis sur place rapportent des scènes d’horreur où des hommes armés ont procédé à des enlèvements de porte à porte, terrorisant les habitants de la région.
TV5mondo, rapporte que dans un autre incident, survenu samedi, 16 personnes ont été enlevées à Dogon Noma, à quelques kilomètres de là, portant ainsi le bilan des victimes à plus d’une centaine. Malgré ces événements alarmants, les autorités locales restent muettes, ne confirmant ni n’infirmant les faits.
Les enlèvements massifs sont devenus monnaie courante dans le nord-ouest du Nigeria, où des gangs criminels sévissent en ciblant des écoles, des villages et des axes routiers pour obtenir des rançons. Cette situation a plongé de nombreuses familles dans l’angoisse et la détresse, exacerbant un climat d’insécurité déjà préoccupant.
Le président Tinubu a récemment ordonné aux forces de sécurité de ne pas payer de rançon pour la libération des élèves enlevés, mais les familles affirment que les ravisseurs exigent des sommes colossales en échange de la libération de leurs proches. Cette politique de fermeté contraste avec la réalité des négociations qui ont souvent lieu en coulisses, alimentant le cycle infernal des enlèvements et des rançons.
Notre source ajoute que la société nigériane de conseil en gestion des risques, SBM Intelligence, a enregistré pas moins de 4 777 enlèvements depuis l’arrivée au pouvoir du président Tinubu en mai 2023, soulignant ainsi l’ampleur du défi sécuritaire auquel est confronté le pays le plus peuplé d’Afrique.
Dans ce contexte d’insécurité persistante, les familles se trouvent souvent contraintes de rassembler leurs ressources pour payer les rançons, malgré l’interdiction formelle de verser de l’argent aux ravisseurs édictée par une loi de 2022. Cette crise soulève des questions cruciales sur la capacité du gouvernement à protéger ses citoyens et à mettre fin à un cycle de violence et de terreur qui continue de hanter le Nigeria.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info