Pour aider les femmes de Kankan à s’émanciper, l’Etat a mis en place un centre d’autonomisation dénommé CAF (Centre d’Autonomisation des Femmes). Ce centre se trouve dans le quartier Missira. Ce samedi, 13 mars 2021, la correspondante de Laguinee.info basée à Kankan, s’est rendue sur place. Objectif, faire un constat sur le fonctionnement du lieu.

La couture, la coiffure et la teinture sont entres autres les activités enseignées dans le centre. Sitan Doumbouya est l’une des maîtresses de la place. D’après son témoignage, elle pratique la couture depuis toute petite.

« J’ai animé la couture depuis à bas âge. Quand j’ai grandi, j’ai toujours fourni de l’effort parce que j’ai vu qu’une femme ne doit pas rester les bras croisés sans faire quelque chose. Je veux aider ma famille, et surtout mon mari à travers ce métier qui me procure déjà beaucoup de bonheurs. Il a totalement changé ma vie. Quand une femme a un bon métier, qui est rentable, tu seras indépendante et aucun homme ne pourra se moquer de toi et avec ton métier tu pourras prendre la charge de tes parents, cette bénédiction va beaucoup d’aider dans ta vie. Donc ; je dis, à mes consœurs d’être combattantes car tout ce que l’homme peut faire la femme pourra belle et bien le faire aussi. Donc aidons nos maris dans nos différents foyers », dit-elle.

Saran Camara est également couturière. Elle indique que par cette activité, elle contribue beaucoup aux besoins de son foyer.

« Depuis que j’ai commencé ce métier, j’ai la paix du cœur dans mon foyer parce que j’aide mon mari pour les petites dépenses. Car il ne pourrait tout faire. Donc j’invite toutes mes amies à prendre le courage et faire un métier qui pourra leurs aider dans l’avenir et leur permettre aussi d’être indépendante, sans être une prostituée » laisse entre l’interlocutrice.

« Je lance un appel à l’endroit de mes consœurs qui n’ont pas eu la chance d’étudier et qui ne font rien dans cette vie de venir faire comme nous. Quand une femme a un métier, elle pourra prendre soin de sa famille, surtout nous qui avons des enfants. Nos hommes ne peuvent jamais prendre soin de nous tous. C’est pourquoi je me débrouille pour éviter de trop fatiguer nos parents », exhorte Fatoumata Diané, une des apprenantes du centre.

De Kankan, Mariame Siré Traoré pour Laguinée.info