La grève générale illimitée déclenchée par le Mouvement syndical guinéen commence à se faire sentir dans de nombreuses écoles et institutions d’enseignement supérieur de Conakry. Ce lundi matin du 26 février 2024, un reporter de Laguinee.info a constaté que ces établissements étaient déserts, sans la présence d’aucun élève ni étudiant. Parmi les lieux affectés figurent le Groupe scolaire privé Baba Cissé et l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) de Kountia.
Ce matin, aux alentours de 11 heures, un calme inhabituel régnait dans la cour de l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) de Kountia. Seuls quatre étudiants étaient présents, témoignant d’une journée marquée par l’absence quasi-totale d’enseignants-chercheurs et d’étudiants. Diallo Abdourahamane, étudiant en Licence 3 Communication, exprime sa frustration : « Aujourd’hui, je me suis levé pensant que j’allais faire cours. Mais, malheureusement, le matin même, je n’avais pas accès à l’Institut. Il n’y a pas de professeur ni rien. »
La scène se répète également au Groupe Scolaire Baba Cissé, où seuls quelques responsables de la direction étaient visibles dans la cour. Sous couvert d’anonymat, un responsable de l’école confirme que l’établissement « observe la grève ». Il explique : « Vous voyez, il n’y a pas d’élèves dans la cour. Nous, les responsables, nous ne pouvons pas rester à la maison. C’est l’occasion pour les parents d’élèves de profiter pour payer les mensualités. Nous suivons le mot d’ordre de grève. »
Le Mouvement syndical guinéen a lancé cette grève générale et illimitée sur toute l’étendue du territoire national guinéen pour plusieurs raisons. Les revendications du MSG incluent la libération du secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), Sékou Jamal Pendessa, la réduction du prix des denrées alimentaires et l’arrêt de la chasse aux sorcières lancée contre les médias privés depuis un certain par les autorités de la transition.
Visiblement, la journée de grève est en train d’être largement suivie dans les établissements d’enseignement, laissant les cours vides et mettant en lumière les revendications sociales et économiques qui animent le pays.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info