Les autorités burkinabè ont encore frappé fort ce mercredi 21 février 2024. Elles ont annoncé la suspension immédiate de l’autorisation d’exportation de l’or et des substances précieuses issues de la production artisanale et semi-mécanisée. Cette décision, prise par le ministre des Mines, vise à instaurer un climat d’assainissement dans le secteur minier, particulièrement dans la filière de commercialisation de l’or, où le Burkina Faso se distingue en tant que l’un des plus grands exportateurs du continent.

Selon le communiqué officiel signé par le ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zagré Gouba consulté par Laguinee.info, cette suspension répond à un impératif d’assainissement et témoigne de la volonté gouvernementale de mieux organiser la commercialisation des matières précieuses. Pendant cette période de suspension, les acteurs miniers disposant de quantités à exporter devront obligatoirement se tourner vers la Société Nationale des Substances Précieuses (SONASP) pour leurs transactions, garantissant ainsi une traçabilité et une transparence accrues dans le processus.

Selon les informations, le Burkina Faso, un des principaux producteurs d’or en Afrique, voit malheureusement les retombées économiques de cette exploitation ne pas être à la hauteur de son potentiel. Des rapports révèlent que le circuit de commercialisation échappe largement à l’État, engendrant des pertes considérables pour le trésor public, entre mines clandestines, trafic illicite, fausses déclarations et exportations illégales.

Face à cette situation, les autorités de transition ont pris des mesures drastiques pour assainir et contrôler l’exploitation minière et la commercialisation de l’or depuis leur arrivée au pouvoir. Cette décision récente fait écho à une tendance régionale, le Niger ayant également suspendu temporairement l’octroi des droits miniers fin janvier, suite à un scandale impliquant l’exportation frauduleuse d’or de 1400 kg.

Boundèbengouno, pour Laguinee.info