Le procès des événements du 28 septembre 2009, suit son cours normal. Après le passage du témoin Mamadou Chérif Barry, devant la barre ce mercredi 14 février 2024, les avocats se sont exprimés sur les différentes déclarations du comparant. Ceux de la partie civile disent être satisfaits des différentes révélations faites par le témoin. Pour le camp de la défense, ces témoin sont plutôt des victimes auxquelles le tribunal avait fermé la porte, a constaté Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
Me Bernard S. Milimono, avocat de la partie civile, dit être satisfait de la déclaration du témoin Chérif Barry. Il indique que ses propos démontrent la présence des militaires à l’hôpital Donka pour la récupération des corps des personnes massacrés.
« Dans sa déposition de ce matin, il a permis au tribunal de savoir effectivement que le colonel Cherif Diaby était effectivement présent le lundi dans l’après-midi au moment où les militaires étaient venus embarquer les corps à la morgue de l’hôpital Donka. Sa défense a tenté de le disculper en déclarant qu’il ressort des éléments du dossier que c’est seulement la nuit que les militaires venaient récupérer les corps dans les différentes morgue. Nous avons pu démontrer à travers les éléments du dossier qu’effectivement, ils étaient venus dans la journée du lundi 28 septembre 2009, retirer les corps de la morgue de l’hôpital Donka. C’est pour vous dire que la déposition de M. Mamadou chérif Barry, est vraiment satisfaisante pour nous,» dit-il.
Poursuivant, l’avocat souligne que lui et ses confrères détiennent des pièces qui démontrent les tirs et les violences exercées par les services de sécurité dans les quartiers pendant les faits: « Il faut également souligner que dans sa déposition, il a fait état de l’arrestation de son voisin et de son épouse dans le quartier de Koloma. Et les deux ont été conduits au camp Alpha Yaya, où ils ont été séquestrés et torturés. Finalement, ils n’ont pas pu survivre de leurs blessures. Ça aussi prouve à suffisance qu’effectivement il y a eu des tortures, des séquestrations au camp Alpha Yaya Diallo. Le fait pour nous aussi qu’il ait déclaré que son fils n’a pas été au stade mais c’est à Koloma qu’il a été fusillé et tué, nous avons également les éléments du dossier qui attestent effectivement qu’il y a eu des tirs, des violences commises par les forces des défenses et des sécurité dans les différents quartiers. Et les militaires ont faits la patrouille. Le cas de Claude pivi a été particulièrement spécifié. Il a fait des patrouilles ce jour-là avec des troupes qui ont tiré sur la population dans le quartier, » ajoute Me Millimono.
Me Pépé Antoine Lamah, avocat de la défense pense par contre, que les personnes prises comme témoins sont plutôt des victimes. Il souligne aussi que certaines charges ne peuvent être prises en compte.
« En réalité, les personnes que la partie civile a tenté de présenter comme étant des témoins, elles ne le sont pas. En vérité, ce sont des victimes auxquelles le tribunal avait finalement fermé la porte, parce que la partie civile avait tendance à prendre ce procès en otage, qui ont changé de fusils d’épaule pour venir porter le manteau de témoins. Les quatre personnes qui ont été cotées par la partie civile, qui ont clairement affirmé avoir été au stade, avoir subi des sévices et victimes de coups et blessures. On ne peut pas juridiquement parlant, mettre ces personnes dans la rubrique des témoins. Ce sont des parties civiles. Ceux qui sont venus faire des déclarations à charge ne peuvent êtres pris au sérieux. Tant de par le tâtonnement, l’incohérence qui ont caractérisé leurs propos que par leurs affinités avec certains accusés ou alors de par leur dessein inavoué de nuire », conclut Me Lamah.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info