dimanche, novembre 24, 2024
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Keamou Bogola Haba de l’ANAD tranche : « l’opposition est prête à dialoguer ; mais…»

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La Guinée passe une crise politique sans précédent depuis la tenue de la dernière élection présidentielle. Le pouvoir et l’opposition sont dos à dos. Pour Keamou Bogola Haba, membre actif de l’ANAD,  Alpha Condé qui a  « confisqué la victoire » de Cellou Dalein Diallo, veut utiliser celle-ci pour monnayer la libération des détenus afin de s’octroyer une légitimité. Monsieur Haba dit que l’opposition est désormais ouverte au dialogue ; mais, pas avec Alpha Condé. Il l’a dit lors d’un entretien qu’il a accordé à Laguinee.info ce jeudi, 11 mars 2021.

Keamou Bogola Haba, secrétaire exécutif de l’Union Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (UNAD), membre de l’ANAD, ne décolère toujours pas contre Alpha Condé. Selon lui, le blocus que connaît la Guinée depuis la dernière élection présidentielle est causé en grande partie par lui. « L’actualité sociopolitique de notre pays est dominée par cette confiscation du pouvoir depuis le 22 décembre 2020, c’est celle-là qui préoccupe tout un chacun. Puisque depuis 2019, nous étions en train de nous battre par rapport à l’alternance qui était déjà actée depuis 2010. Cela, vous avez suivi tout le reste, monsieur Alpha Condé a refusé de partir, c’est ce qui domine ; et par conséquent, évidemment les conséquences sont autres : les prisonniers, les opérateurs économiques qui sont harcelés, des opposants qui sont privés du travail ainsi de suite. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est comment revenir à la case de départ. C’est-à-dire revenir à la case de l’alternance », a-t-il dit.

Par ailleurs, le secrétaire exécutif de l’UNAD a fait savoir que l’opposition est ouverte au dialogue avec des structures de la société civile, des structures supranationales ; mais, pas avec Alpha Condé dont elle ne reconnaît pas la légitimité. « La négociation que nous, nous avons demandé pour décrisper la situation, c’est celle que nous avons demandé depuis 2019. C’est-à-dire les guinéens veulent l’alternance, nous nous sommes battus pour cela, il faut qu’on discute de cette question d’alternance. S’il y aura dialogue, c’est sur ce sujet là. Deuxièmement, les guinéens à plus de 65% sont partis aux élections le 18 octobre pour choisir un candidat. Celui-là qui a gagné sur la base des procès verbaux disponibles, c’est Cellou Dalein Diallo. Voilà les deux sujets là qui méritent un débat, qui méritent un dialogue. Donc, l’opposition est prête à dialoguer ; mais, ce n’est pas avec le professeur Alpha Condé. Parce qu’en réalité, c’est un ancien président, son gouvernement est illégitime, l’Assemblée que nous avons est illégitime. Vous ne pouvez pas discuter avec des gens qui se sont accaparés du pouvoir. Pour qu’il y ait dialogue il faut que les questions que nous avons soulevées soient prises en compte à savoir le mandat de monsieur Alpha Condé prenait fin le 22 décembre.  Donc, nous sommes prêts à dialoguer avec la société civile ou d’autres structures supranationales ; mais pas avec Alpha Condé ou son gouvernement », a-t-il précisé.

Pour cet opposant, Alpha Condé veut utiliser les détenus politiques pour mettre la pression sur l’opposition. « Nous avons défini une position commune que nous défendons. Notre position commune avec l’UFDG qui est membre de l’ANAD, c’est que nous considérons ces prisonniers comme des otages que monsieur Alpha Condé veut monnayer. Et comme ils sont accusés de manière très fallacieuse de fabrication et de détention d’armes ; ce sont des  accusations graves qui sont portées contre nos frères. Notre position est de démontrer leur innocence. C’est ce que nous sommes en train de faire, pour montrer carrément qu’ils sont en prison à cause de leur opposition au 3ème mandat et à cause des résultats des élections du 18 octobre que nous avons démontré. Maintenant, que cela fasse sujet d’une négociation, nous avons dit non. Parce que si quelqu’un est pris en otage, il revient au preneur d’otage de prendre sa décision de les libérer. C’est la même chose pour la réouverture des frontières comme il l’a fait pour la Sierra Leone », a-t-il ajouté.

Entre l’opposition dirigée par Cellou Dalein Diallo et le pouvoir, le bras de fer se durcit davantage. Plus les jours se succèdent, plus il s’avère difficile de réunir ces deux camps pour une quelconque discussion relative à la situation politique du pays.

Ibrahima Sory Diallo pour Laguinee.info

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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