La question de la cyber sécurité préoccupe de plus en plus les Guinéens, alors que le pays fait face à des défis croissants en matière de protection des données numériques. L’ancien Premier ministre, Kabinet Komara, tire la sonnette d’alarme sur l’évolution vers un monde de plus en plus numérisé, soulignant l’importance cruciale de former les élèves à l’intelligence artificielle pour qu’ils puissent s’adapter, rapporte Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
« Il faut que notre formation permette à nos enfants d’être polyvalents, pour qu’ils puissent s’adapter. Rien n’est éternel dans la vie, seuls Dieu et le changement sont constants dans la vie. Ce qui est valable hier ne l’est pas demain. Les gens qui percevaient les plus grands salaires aux États-Unis, c’étaient ceux de la Silicon Valley, 50 à 200 000 $ par mois. Depuis deux semaines, on vous dit de fermer subitement sans avertissement, c’est la panique. Parce que l’intelligence artificielle est venue remplacer ce qu’ils faisaient comme programmations et autres. Eux aussi, ils sont menacés, donc ceux qui ne se sont pas adaptés à comprendre ce qui va venir sont mis au chômage », affirme-t-il.
Monsieur Komara souligne également la nécessité pour les jeunes de maîtriser les compétences numériques et mathématiques, mettant en garde contre une exclusion future pour ceux qui se limitent à des domaines traditionnels tels que la littérature ou le droit. Il insiste sur l’urgence d’investir dans des datas centers nationaux pour protéger les données de l’État guinéen.
« Il faut que nos services soient protégés en termes de cyber sécurité. Nous sommes en danger et la Guinée doit investir beaucoup dans ça. Nos bases de données sont aménagées à l’étranger. Nous n’investissons pas dans les datas centers pour garder nos données. Donc, nous laissons à la merci des autres la capacité de maîtriser de plusieurs domaines. Donc, c’est extrêmement important. L’Etat doit investir très rapidement dans les datas centers pour que toutes nos données soient conservées chez nous », déclare l’ancien Premier ministre Kabinet Komara.
En outre, il encourage l’implication active de l’État et des jeunes dans la sécurisation des données et dans l’investissement dans les datas centers. Il déplore le fait que toutes les données numériques de la Guinée soient actuellement stockées à l’étranger, exposant ainsi le pays à des risques majeurs en matière de sécurité informatique.
« On doit encourager soit les privés ou l’État à investir dans la cybersécurité. Sans cyber sécurité, c’est comme quelqu’un qui voyage nu, parce que celui qui est à l’autre côté voit tout ce que vous êtes. Les empreintes, les recensements sont gardés à l’extérieur dans les mains des autres personnes. Toutes nos données sont à l’extérieur. Plus les données sont nombreuses, plus c’est une grande richesse pour celui qui les détient. Je voudrais appeler à la prise de conscience de tout un chacun. À la jeunesse d’abord, pour qu’on donne une importance particulière à la création des datas centers et à la mise sur pied de la protection des données sécurisées en Guinée », conclut-il.
L’intervention de l’ancien Premier ministre survient dans un contexte où la Guinée reste l’un des pays où les données numériques sont le moins sécurisées. Avec le récent piratage du site de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré et l’utilisation généralisée de VPN par les citoyens suite à la restriction de la connexion par les autorités de la transition, la vulnérabilité du pays face aux cyber attaques est mise en lumière de manière alarmante.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info