La décision unilatérale de Macky Sall de reporter l’élection présidentielle est une nouvelle qui a été mal accueillie par les populations et politiques sénégalais.
En début de semaine, dans un climat explosif, des députés de l’oppositions ont été évacués à l’Assemblée nationale par des gendarmes. Au vu de la situation politique et le climat qui prévaut au Sénégal, Barthélémy Dias, député-maire de Dakar, dans une déclaration vigoureuse, tient responsable le Président Macky Sall de tout ce qui pourrait venir dans le futur. Aussi, M. Dias a dénoncé le mutisme de la CEDEAO et de l’Union Africaine dans cette situation tendue, a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
« … C’est trop facile de se mettre ici à vouloir défendre des intérêts personnels partisans et claniques. Mais, n’oubliez pas une chose : si nous avons accepté d’aller au dialogue national, c’était pour éviter au Sénégal le chaos, pour permettre au Président Macky Sall de sortir par la grande porte. Mais, je vais vous dire une chose : si on laisse la majorité mécanique jouer son rôle, que personne ne dise qu’elle n’a pas été avertie. Les populations ne l’accepteront pas. C’est ça la triste réalité. Nous devons faire preuve de retenue et de sagesse », a laissé entendre ce député-maire.
Le Sénégal, considéré par plusieurs politiciens comme une référence en matière de démocratie en Afrique de l’Ouest, se perd sur le chemin. Des comportements antidémocratiques sont fréquemment enregistrés ces derniers temps dans le pays, sous l’œil vigilant de la communauté internationale, notamment de la CÉDÉAO et de l’UA. Ainsi, ce député de l’opposition qualifie ces institutions d’« hypocrites ».
« Je termine mes propos en dénonçant l’hypocrisie de la CEDEAO mais surtout la fumisterie de l’Union Africaine. Parce que, ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal devrait être dénoncé »,s’insurge-t-il.
Poursuivant son intervention, Barthélémy Dias a dénoncé que le Protocole de la CÉDÉAO est violé, en reportant ces élections présidentielles au Sénégal. Selon lui, ce protocole stipule que « Nul ne peut changer les règles du jeu 6 mois avant le scrutin. »
Sur cette tribune de l’Assemblée nationale sénégalaise, le député dénonce avec fermeté le mutisme de ces institutions.
« Pourquoi ce mutisme de la CEDEAO ? Pourquoi ce mutisme de l’Union Africaine ? Et pendant ce temps, on reproche à certains présidents Africaine comme le Président du Mali, du Niger et du Burkina Faso de se retirer de la CEDEAO ».
Au lendemain du report de ces élections présidentielles au Sénégal, la population a montré son désaccord en sortant manifester dans les rues à travers le pays.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info