Le 30 janvier dernier, un protocole d’accord entre le ministère du Commerce, les opérateurs économiques, les associations des consommateurs de Guinée, a été signé. Cette signature a consisté à l’augmentation des prix des produits de première nécessité.
Quelques jours après cette majoration des prix, les voix criantes s’élèvent dans les marchés de Conakry.
Au marché Enco5 où un reporter de Laguinee.info a fait un tour, commerçants et acheteurs n’ont pas caché leur désarroi.
Mamadou Aliou Diallo, le premier commerçant à s’exprimer, dit être surpris par cette décision:
» Nous sommes vraiment dépassés, surtout que la décision vient des autorités, là, on n’y peut rien. Mais quand-même, il faut dire qu’on n’apprécie pas cette décision. Si nous prenons le riz avant le sac à Madina c’était à 280 000 GNF et revendre à 290 000GNF voire 300 000 GNF, maintenant que le sac est vendu à 330 000GNF soit un ajout de 50 000GNF avec tous les frais que nous avons, c’est pour vous dire qu’on ne peut en auccun cas s’en sortir. Ce qu’elles (autorités) brandissent comme argument est réel mais qu’elles comprennent que dans pratiquement 4 semaines, nous serons en plein mois de ramadan, alors, c’est de revoir la copie, puisque seulement à eux d’inverser la tendance », se lamente-t-il.
Fanta KOUROUMA, cette commerçante a confirmé le changement des prix. Elle s’inquiète pour les mères de famille comme elle et plaide les autorités de revenir sur leur décision:
« Effectivement que les prix ont changé au marché. Même le piment qui est cultivé chez nous ici, le prix a grimpé. C’est regrettable surtout que nous tendons vers le mois de ramadan et si les choses deviennent chères de la sorte, nous en tant que mères, ça nous inquiète quand même. Ça va impacter les hommes puisque, ce sont eux qui donnent la dépense. C’est de demander aux autorités de réduire le prix pour permettre de traverser les bons moment du ramadan qui approchent », plaide-t-elle.
Hasssanatou Barry, vendeuse de riz, a globalement déploré la cherté de la vie émettant le cri auprès des autorités:
» Franchement, pour se dire la vérité, la vie est très chère actuellement. Par exemple, moi, je suis vendeuse du riz préparé et depuis qu’ils ont augmenté le sac de riz, nous aussi nous sommes obligés d’augmenter le prix du plat, parce qu’avant, on vendait le plat à 7000 GNF, mais maintenant là, nous vendons le plat 10000fg. Au-delà de cette augmentation du prix du riz, les autres denrées alimentaires et condiments sur le marché sont devenus intouchables. Alors, nous demandons au président de la transition le Général Mamadi Doumbouya de revoir la situation pour aider la population qui souffre énormément dans le pays. Nous comprenons que la crise elle est mondiale mais ils n’ont qu’à revoir encore un peu pour peuple », plaide également Hasssanatou.
Dame Oumou Touré qui a constaté la flambée des prix, a évoqué rareté des clients, implorant la grâce de Dieu afin que la situation s’améliore:
« Je suis vendeuse. Nous sommes en train de tirer le diable par la queue, parce que, actuellement en Guinée, les choses sont devenus dures. Les articles que nous vendons, il y a une rareté de la clientèle,pas plus de vente comme avant. Nous avons nos enfants qui sont avec nous, il faut les nourrir. Tous les prix ont flambé, le prix du riz a augmenté en un mot tout est cher sur le marché. Que Dieu fasse que cela change pour nous les femmes, sinon nous souffrons, je demande aux autorités de revoir comment faire pour diminuer le prix des denrées de première nécessité, nos mari n’ont pas d’emploi décent. C’est nous les femmes qui sortons sous le soleil pour chercher de quoi nourrir la famille. Les autorités n’ont qu’à aider les femmes, nous souffrons. Quand tu entends en Guinée tout va bien, c’est grâce à la femme », a déclaré cette autre mère de famille.
Pour surveiller l’augmentation fantaisiste des prix pat certains commerçants, les autorités ont mis un numéro vert à la disposition de la population « 142 ».
Damba Morlaye, pour Laguinee.info