vendredi, septembre 27, 2024
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Freetown: coup d’œil sur les sans abris de la rue « Kissi »

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Des sans abris, il en existe en grand nombre dans la capitale Sierra leonaise. L’un des endroits de la ville de Freetown où ils sont réguliers et fréquents, c’est la route qui va d’Estern police vers Up Gun. Ils y sont visibles par endroits chaque nuit. Des cartons leur servent de lit. Notre envoyé spécial a fait un constat sur cette catégorie de leonais dans la nuit de ce mardi, 09 mars 2021.

Ces sans abris exercent des petits travaux pour avoir de quoi se nourrir. Certains mendient, ce qui est le cas des plusieurs femmes et enfants parmi eux. Par contre, d’autres notamment les hommes, sont charretiers. Ils transportent des bagages d’un lieu à un autre. Une situation devenue quotidienne pour ceux-ci.

Dès la tombée de la nuit, ces sans abris prennent d’assaut le long de la route « Kissi » par endroits. Chacun nettoie à l’aide d’un balai le petit espace qui lui sert de dortoir, ensuite il étal ses cartons et s’allonge là-dessus. Cet état de fait date de très longtemps. C’est ce que témoigne sous l’anonymat un passant au moment où notre envoyé spécial faisait son constat.

Interviewer ces sans abris n’est pas une chose aisée. Ce sont des individus très hostiles à la presse et à toute forme de prise d’images les visant. Mais, un seul d’entre eux a accepté de se prêter au micro de notre envoyé spécial. Tout a duré quelques minutes et loin des ses pairs par peur d’être grondé par ceux-ci.

« Je n’ai pas où dormir. Je suis arrivé ici alors que je ne connaissais personne. J’ai vu que des gens dorment ici. Moi aussi je me suis joint à eux et maintenant c’est devenu un quotidien pour moi. J’ai une charette. Je travaille du matin au soir. Mon travail c’est de transporter à l’aide de ma charette des bagages pour des gens en échange de quelques billets de banque », dit-il sous l’anonymat.

L’interlocuteur rêve d’en finir un jour avec la vie de la rue. Pour y arriver, il pense avoir déjà trouvé ce qu’il faut faire. « Chaque journée je gagne une somme d’argent. Je ne vous dirai pas combien. De cet argent, je ne tire que 15000 leones. Ça c’est pour ma consommation journalière, soit 5000 pour le petit déjeuner, 5000 également pour le manger de l’après midi et la même somme la nuit. Le reste, je le garde. Il y a un vieux dans le marché Bombé en qui j’ai fait confiance. C’est un commerçant et c’est à lui que je donne mon argent pour me le garder. Quand j’aurai le prix d’une moto, j’en achèterai pour en faire un taxi moto. Être conducteur de taxi moto est mieux que de continuer à transporter des bagages. Ce travail est mortel. Je le fais car je n’ai pas le choix », se confie-t-il.

Il est à signaler qu’aucune mesure sanitaire n’est visible dans les endroits occupés par ces sans abris. Pourtant la Sierra Leone reste touchée par le coronavirus. Plusieurs restrictions sont même en vigueur dans le pays, dont le couvre-feu nocturne qui va de minuit à 4 heures.

De Freetown, Sierra Leone, Oury Maci Bah, envoyé special de Laguinee.info

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