samedi, novembre 23, 2024
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En Guinée: les gestionnaires de l’Etat, les opérateurs économiques, les hauts gradés: la bouche de l’enfer

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La corruption, telle une nébuleuse insidieuse, s’infiltre profondément dans les fondements d’un pays en développement comme la République de Guinée, sapant son potentiel et entravant son essor. Sur le plan scientifique, des études démontrent que la corruption crée un cercle vicieux de sous-développement, en déviant les ressources financières des investissements nécessaires dans des domaines cruciaux tels que l’éducation, la santé et l’infrastructure.
Les conséquences délétères de la corruption se manifestent à plusieurs niveaux. Au sein du secteur de la santé, par exemple, des pots-de-vin et des détournements de fonds peuvent compromettre l’accès aux soins, entraînant une détérioration des indicateurs de santé publique. De plus, les effets sur l’éducation sont dévastateurs, la corruption alimentant un système d’inégalités en favorisant ceux qui peuvent se permettre de payer pour des privilèges éducatifs.
Sur le plan économique, la corruption entrave la croissance en décourageant les investissements étrangers, tandis que la mauvaise allocation des ressources freine l’innovation et la productivité. Sur le long terme, cela crée une fragilité structurelle dans l’économie du pays, compromettant ses perspectives de développement durable.
De manière alarmante, la corruption peut également corroder la confiance des citoyens envers les institutions publiques, affaiblissant ainsi la cohésion sociale. Cette désillusion peut se traduire par une apathie civique, minant la capacité de la société à s’auto-réguler et à exiger des comptes.
La Guinée a traversé une période tumultueuse depuis la mort de Sékou Touré en 1984, marquée par une corruption généralisée qui a infiltré divers secteurs, notamment les responsables gouvernementaux, les hauts gradés de l’armée et la douane. Cette pratique insidieuse a eu des conséquences dévastatrices sur le développement du pays.
Les responsables gouvernementaux, en succédant à Sékou Touré, ont parfois détourné les ressources publiques au détriment du bien-être de la population. Cette corruption, motivée par la cupidité individuelle, a sapé les fondements des institutions, affaiblissant la capacité de l’État à fournir des services essentiels et à favoriser une croissance économique durable.
Les hauts gradés de l’armée, en abusant de leur position, ont souvent profité de la corruption pour s’enrichir personnellement. Cela a engendré une instabilité politique et sécuritaire, entravant le processus démocratique et mettant en péril la stabilité régionale.
La corruption à la douane a créé des barrières commerciales, freinant le commerce international et affectant l’économie guinéenne. Les pots-de-vin et la fraude ont entravé le mouvement fluide des biens et des services, décourageant les investisseurs et compromettant la compétitivité du pays sur la scène mondiale.
Au fil des décennies, cette culture de corruption a engendré un cercle vicieux, alimentant le mécontentement social, la méfiance envers les institutions et un climat d’impunité. La population guinéenne, déjà confrontée à des défis socio-économiques, a vu ses perspectives de progrès entravées par des pratiques corruptives persistantes.
L’audit exhaustif des responsables financiers des 30 dernières années en Guinée revêt une importance cruciale pour plusieurs raisons, sans toutefois cibler spécifiquement une catégorie de dirigeants ni promouvoir l’intimidation envers les leaders qui s’expriment par la parole ou par écrit.
Premièrement, la transparence financière est fondamentale pour la responsabilisation et la confiance citoyenne. Un audit global permettrait de faire la lumière sur l’utilisation des ressources publiques au fil des décennies, dissipant tout soupçon de malversation et renforçant la crédibilité des institutions gouvernementales.
Deuxièmement, un tel audit pourrait identifier les lacunes systémiques et les faiblesses dans les mécanismes de gestion financière. Cela offrirait l’opportunité de mettre en œuvre des réformes structurelles visant à prévenir la corruption et à garantir une utilisation plus efficace des fonds publics à l’avenir.
Troisièmement, l’audit pourrait contribuer à éclairer les raisons sous-jacentes des difficultés socio-économiques persistantes en Guinée. En évaluant les choix budgétaires et les priorités des gouvernements successifs, il serait possible d’identifier les domaines nécessitant des investissements plus judicieux pour stimuler le développement durable.
Il est important de souligner que l’objectif de cet audit ne doit pas être de créer un climat d’intimidation envers les leaders actuels ou passés. Au contraire, il s’agit d’une démarche constructive visant à établir des responsabilités, à apprendre des erreurs du passé et à promouvoir une gouvernance plus transparente et responsable à l’avenir.
« Quand le peuple est déçu de son institution judiciaire, le peuple devient violent, le peuple devient critique » L’audace du ministre Charles.
Lorsque le peuple ressent une déception profonde à l’égard de son institution judiciaire, les conséquences dévastatrices se manifestent dans une montée de la violence et une critique généralisée. Cette réaction passionnée émane souvent d’une perception d’injustice inhérente au système judiciaire guinéen. Lorsque les citoyens perçoivent des verdicts arbitraires, des discriminations manifestes ou des défaillances systémiques, leur confiance en la boussole est ébranlée.
Cette perte de confiance occasionne une frustration collective qui s’est transformée en colère aujourd’hui, alimentant ainsi des réactions violentes. Les guinéens se sentent dépossédés d’un recours légitime et s’engagent dans des actes impulsifs pour exprimer leur désespoir face à un système qui, au lieu de protéger, semble perpétuer l’injustice. En effet, la violence devient souvent le cri de détresse d’une société qui se sent trahie par ceux-là mêmes chargés de garantir l’équité.
La critique, quant à elle, émerge comme une réponse plus réfléchie mais non moins puissante. Les citoyens, confrontés à des failles systémiques répétées, commencent à remettre en question les fondements mêmes de l’institution judiciaire. La critique se transforme en un appel à la réforme, à une justice plus transparente, équitable et accessible. La société aspire à une révision profonde du système pour éliminer les biais, corriger les erreurs et restaurer la confiance perdue. Quand la déception envers l’institution judiciaire prévaut, la violence et la critique émergent comme des réponses divergentes mais intrinsèquement liées. L’injustice perçue devient le catalyseur d’une réaction sociale complexe, où la colère s’exprime de manière explosive et la critique s’articule comme une quête de réforme et de rétablissement de la justice.
Le respect des droits fondamentaux joue un rôle crucial dans la promotion d’une démocratie sociale équitable et de la démocratie secondaire. Les droits, en tant que pierre angulaire, garantissent la dignité de chaque individu et établissent les bases d’une société égalitaire.
Dans une démocratie sociale, le respect des droits crée un environnement où chacun a la possibilité de participer pleinement à la vie sociale, économique et politique. L’accès égal aux opportunités, l’éducation, la liberté d’expression et le droit à un niveau de vie décent sont des éléments essentiels qui émancipent les citoyens, favorisent l’inclusion et réduisent les disparités socio-économiques. Le respect des droits devient ainsi le garant de l’équité, renforçant le tissu social et encourageant la participation active des citoyens à la construction de leur société.
Parallèlement, dans une démocratie secondaire, où les institutions et les processus démocratiques sont consolidés, le respect des droits constitue le fondement de la légitimité. La protection des droits individuels et collectifs assure une gouvernance transparente, responsable et juste. Les institutions démocratiques, en respectant les droits, établissent un équilibre de pouvoir, empêchant l’abus et la tyrannie. La démocratie secondaire prospère grâce à une citoyenneté éclairée, émancipée par la garantie des droits, favorisant ainsi la stabilité et la confiance dans le système.
Le respect des droits forme le socle sur lequel reposent les démocraties sociales et secondaires. Il libère le potentiel individuel, réduit les inégalités et assure une gouvernance équilibrée. En investissant dans la protection des droits fondamentaux, une société peut cultiver une démocratie florissante qui honore la diversité, encourage la participation citoyenne et garantit un avenir prospère pour tous.
Abdoulaye Bademba Diallo 
Écrivain et essayiste, Président des étudiants de l’université du Sahel de Dakar (L’ALUMNI)
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