jeudi, septembre 19, 2024
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Justice : du chambardement pour ripoliner la façade (edito-Djoma Mognouma )

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Le débat passionne. Le dernier chambardement intervenu au sein de la justice interroge et fait couler des salives. Toutes les juridictions du pays, cours et tribunaux, ont subi l’effet de ce changement.

En effet, la qualité de certains promus à des postes de responsabilité aussi importants amène à questionner la procédure en la matière. Les nouvelles nominations au sein de la CRIEF, alors que plusieurs dossiers étaient à la phase des plaidoiries et réquisitions soulèvent d’autres interrogations sur des motivations inavouées. Car, ces nouvelles nominations remettent en cause les jugements qu’il y a déjà eu, dans la mesure ou la conviction d’un juge est faite au fil du jugement et non pas à l’occasion des seules plaidoiries.

Mais pour dire vrai, ce n’est surtout pas ces faits, quoique non négligeables, qui concentrent les préoccupations. C’est plutôt la sortie aux accents d’aveu de culpabilité ou d’échec du garde des sceaux à la CRIEF, qui continue d’alimenter la chronique. C’était à l’occasion de la prise de fonction de ces nouveaux juges promus au sein de cette juridiction spéciale. La séquence était inédite. Incontestablement. Charles Wright s’est lâché, comme à son habitude, avec un ton particulièrement caustique. Sauf que cette énième sortie à la particularité d’être caractérisé par des propos qui ont sans doute érodé la réputation de la CRIEF ainsi que de ses acteurs. Rien ne doit justifier cela, même pas la sensation forte d’une éventuelle déviance . Le Ministre l’a fait et croit bien faire ainsi. C’est un artifice visant à ripoliner la façade en se défaussant sur les autres. Du faux fuyant. On en a assez entendu de la part de l’homme qui fait porter aux magistrats la responsabilité de l’échec de conduire à terme une initiative aussi ambitieuse, la traque des délinquants financiers. Bref, la refondation de la justice.

Déception de l’opinion qui a fondé l’espoir en cette CRIEF, corruption, laxisme, marchandage des décisions, enquêtes sélectives et bien d’autres tares, Charles Wrigth les ont prises à son compte dans sa philippique. Il siffle ainsi dans la même trompette avec les citoyens qui font les mêmes récriminations contre cette juridiction. Encore une fois, ces critiques venant de la tutelle paraissent très curieuses.

On a donc envie de se demander, que passa ? Qu’est ce qui a pu amener le garde des sceaux à se livrer à ce réquisitoire cinglant et dégradant de l’image d’une juridiction dont il a la charge d’assurer le bon fonctionnement. Une juridiction qui est au cœur du programme de refondation des autorités de la transition ? Autant de questions pour aider à comprendre cette sortie qui interpelle. Mais déjà, les prémisses existaient. On savait que les choses ne se passaient pas dans ce secteur comme souhaité par la hiérarchie, probablement. L’adresse à la nation du Président de la transition nous a révélé un agacement. Dans son discours qui a fait le bilan de sa gestion de l’année écoulée, le colonel Mamadi Doumbouya n’a rien dit de la justice. Comme pour dire qu’il n’est pas satisfait du résultat obtenu dans ce secteur. Estimant certainement que tout y est fait d’effet d’annonces pour changer le réel.

In DjomaMedia

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