À la croisée des rues animées de la Scierie dans la commune urbaine de N’zérékoré, se trouve un garage atypique, débordant d’outils et de boîtes métalliques contenant des trésors mécaniques. C’est là que Marie Kpoghomou, une jeune femme au teint brun, vêtue d’une salopette bleue et la tête habilement couverte d’un foulard bleu, exerce son métier de mécanicienne automobile depuis 2015.
Dans cet environnement empreint d’huile de moteur qui a noirci le sol, Marie se tient, clés en main, la tête penchée sur le moteur démonté d’une voiture. Sa concentration est palpable, tout comme son dévouement à un métier qui la distingue des choix traditionnels des femmes de la région, rapporte Laguinee.info à travers son correspondant régional.
« C’était mon rêve, la mécanique », exprime-t-elle fièrement, dévoilant ainsi son choix courageux de briser les stéréotypes de genre.
Lors d’un entretien exclusif accordé à notre reporter, Marie partage ses motivations, soulignant sa volonté de ne pas suivre le chemin traditionnel des métiers tels que la couture ou la coiffure. « Pour travailler dans les salons de couture, coiffure, moi quand même, je ne veux pas ce travail parce qu’à l’heure-là les femmes sont très nombreuses dans ces travaux. C’est pourquoi j’ai choisi la mécanique, c’est dans ça que je vais réussir dans ma vie », explique-t-elle avec conviction.
La jeune mécanicienne souligne également son autonomie financière grâce à son métier peu conventionnel. « Je suis fière de ce métier parce que depuis que j’ai commencé jusqu’à nos jours, tout ce que j’ai besoin, ce travail m’apporte. Je peux rester ici tout de suite qu’on m’informe que ma mère est malade, à travers ce métier, je suis capable de l’acheter ses soins », se réjouit-elle.
Pleine de détermination, Marie Kpoghomou lance un appel inspirant à ses consœurs, les encourageant à embrasser des métiers non conventionnels et à devenir indépendantes. « Tout ce que je peux demander aux filles, c’est de les inviter de venir travailler parce qu’à l’heure-là on ne peut pas toujours continuer à compter sur les gens pour satisfaire nos besoins. Il faut que toi-même tu te bats pour que tu puisses gagner quelque chose pour toi aussi », déclare-t-elle, soulignant l’importance de l’autonomie financière.
En évoquant ses aspirations futures, Marie révèle son désir ardent de travailler dans de grandes sociétés, s’inspirant des femmes qui œuvrent à Rio Tinto Simfer. « Moi, je veux travailler dans les grandes sociétés et c’est ce que je vais faire. Parce que je vois même aujourd’hui les femmes qui travaillent à Rio Tinto Simfer, on les paie proprement. Moi, c’est comme ça pour moi va être », promet-elle avec assurance.
Cependant, malgré sa détermination et son succès professionnel, Marie déplore les récentes difficultés causées par le manque de carburant, qui ont paralysé leurs activités. Elle appelle les autorités à prêter attention à cette situation et à résoudre ce problème crucial.
Marie Kpoghomou incarne la force de la diversité des choix professionnels des femmes, défiant les attentes sociales tout en inspirant ses consœurs à suivre son exemple. Sa détermination à réussir dans un domaine traditionnellement masculin témoigne de sa force intérieure et de sa volonté de créer un avenir prometteur, non seulement pour elle-même, mais aussi pour d’autres femmes qui aspirent à l’indépendance financière.
De N’Zérékoré, Foromo Béavogui pour Laguinee.info