Le gouvernement guinéen vient de mettre le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, à la tête du cadre de dialogue politique inter-guinéen, en lieu et place des trois facilitatrices. Cette décision du gouvernement, vient renforcer le doute et la méfiance chez le président du parti UPDG de Kankan. Il qualifie cette attitude des autorités de la transition de trop et pense que Mory Condé n’est pas à mesure de conduire ce processus, rapporte le correspondant régional de Laguinee.info basé à Kankan.
Amadou Barry a souligné que l’absence d’entente dans le pays est préoccupante. Il a mentionné spécifiquement des personnalités respectées, dont Dre Makalé Camara, qui ont servi le pays avec honneur et qui sont exclues du processus de dialogue politique. M. Barry dit être déçu par le fait que le ministre de l’administration du territoire, Mory Condé, soit désigné pour diriger le processus, remettant en question sa capacité à gérer cette mission par rapport aux compétences des personnes exclues. « Ces des inquiétudes qui caractérisent mes sentiments après cette décision du gouvernement, parce que dans un pays où il n’y a pas d’entente c’est inquiétant. Ces facilitatrices notamment Dre Makalé Camara sont des personnes respectées et respectables, elles ont servi ce pays avec tous les honneurs du monde. Si aujourd’hui on les exclut du processus de dialogue politique, c’est une déception, car, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condé n’est pas capable de conduire ce processus. On devrait leur laisser le soin de terminer la mission qui leur est assignée, mais c’est étonnant de voir que c’est Mory Condé qui va désormais diriger cela. Nous acteurs politiques, nous ne sommes pas d’accord qu’il joue ce rôle, parce qu’il n’a aucune compétence qui prouve qu’il est capable de gérer cela », a déclaré Amadou Secteur Barry, président de l’UPDG à Kankan.
Poursuivant, cet acteur politique pense que le ministre Condé est surchargé de responsabilités, notamment l’élaboration de la nouvelle constitution, la mise en place des délégations spéciales, et l’organisation des élections. Cette accumulation de tâches, y compris la récente nomination à la tête du cadre de dialogue, dit-il, suscite des inquiétudes et une perte de confiance envers les membres du CNRD. Il a soutenu que les gens perçoivent ces actions comme motivées par des intérêts personnels : « Lui seul, il est chargé de l’élaboration de la nouvelle Constitution, il est chargé à la mise en place des délégations spéciales, il est chargé à l’organisation des élections et aujourd’hui, on le met à la tête du cadre de dialogue, c’est une tâche de trop on ne comprend plus la situation qui prévaut au sein du CNRD. On a l’impression que certains membres du CNRD n’ont pas la bonne foi pour nous sortir de cette Transition.Il n’y a plus de confiance entre le CNRD et les acteurs politiques que nous sommes, nous sommes dans l’inquiétude face à cette décision du gouvernement. Ce sont des promoteurs de crise, il n’agissent que pour leurs intérêts personnels…», a-t-il fustigé.
Amadou a décalré que le gouvernement guinéen doit faire preuve de sincérité envers le peuple et avoir le souci du bien-être de la population. Il a souligné l’importance de dire la vérité au peuple, de penser au développement du pays, et a rappelé que la « tromperie ne peut durer éternellement » : « Le gouvernement guinéen doit être sincère vis-à-vis du peuple. Il faut qu’il ait le souci de la population. Ils [les membres du gouvernement, ndlr] doivent savoir que rien ne dure éternellement, ils doivent avoir le courage de dire la vérité au peuple et de penser au développement de cette nation. On peut tromper le peuple pendant un temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. Ils n’ont qu’à se rappeler du discours du 5 septembre et sortir le pays de cette Transition, qui connaît une tournure inquiétante », exhorte-t-il.
Bafodé Mafering Camara, pour Laguinee.info