La Coupe d’Afrique des Nations CAN2023, qui s’ouvrira ce samedi 13 janvier en Côte d’Ivoire, semble susciter un manque d’enthousiasme chez les supporters du Syli National de Guinée. La première confrontation entre la Guinée Bissau et le pays hôte, la Côte d’Ivoire, débutera la compétition, tandis que le Syli National affrontera le Cameroun le lundi 15 janvier 2024 à 18h.
Pourtant, à quelques jours du match inaugural, la préfecture de Coyah, autrefois l’une des principales villes supportrices du Syli National, présente un tableau de morosité totale, comme observé par notre journaliste. Habituellement, à ce stade de la compétition, la ville est animée par des manifestations de soutien vibrant au rythme de musiques dédiées au Syli. Des affiches aux couleurs nationales sont omniprésentes, et les discussions dans les studios de football sont centrées sur les commentaires passionnés autour de l’équipe nationale.
Cette année, cependant, la scène est bien différente. Aucun signe d’engouement n’est perceptible dans les rues de Coyah. Les habituelles démonstrations d’affection, telles que les défilés de soutien et les drapeaux flottant sur les véhicules, brillent par leur absence. Même au marché central et chez les sérigraphes, l’absence de dynamisme est frappante. Les acheteurs de maillots se font rares, et les vendeurs ne voient que deux à trois clients, avec des stocks très limités.
Certains justifient cette morosité par la crise de carburant qui frappe le pays après l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, car, dit un jeune conducteur de moto taxi, « Les gens ne peuvent pas manifester leur joie parce que, la situation est compliquée. Il n’y a pas d’essence pour faire les défilés sur les motos ou voitures », argumente Moussa Diallo.
Un autre citoyen interrogé au marché, partage le même avis. Il soutient que la crise que traverse actuellement la Guinée ne permet pas aux Guinéens d’animer la ville comme par le passé à chaque CAN.
Les interrogations fusent au sein de la population locale. Est-ce que la crise actuelle en Guinée, exacerbée par l’incendie du dépôt de carburant ayant entraîné des pertes humaines et des dégâts matériels considérables, a plongé les esprits dans une préoccupation plus pressante que le sport national ? Ou bien, est-ce simplement un manque d’anticipation quant aux performances de l’équipe nationale guinéenne ?
En attendant le coup d’envoi de cette compétition africaine qui attire tant de monde, la ville de Coyah semble témoigner d’une déconnexion inhabituelle avec l’effervescence traditionnelle qui accompagne la participation du Syli National à la CAN.
Depuis Coyah, Mariama Dalanda Bah, pour Laguinee.info
