L’ancien président de l’Assemblée nationale sous le régime du président Alpha Condé, Amadou Damaro Camara, a comparu devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) ce jeudi. Il est accusé d’enrichissement illicite et de détournements de deniers publics depuis avril 2022, rapporte Laguinee.info à travers un de ses reporters.
Amadou Damaro été soumis aux questions de la partie civile, qui s’est concentrée sur les marchés publics attribués sous sa présidence à la société Kastor. L’ancien haut dignitaire de l’État a affirmé qu’il n’était pas impliqué dans la commission de passation des marchés à l’Assemblée nationale, soulignant que le Code des marchés publics n’était pas appliqué.
Face à la question de la conformité des attributions de marchés avec le règlement intérieur de l’institution législative, Damaro Camara a répondu : « Je crois qu’à défaut des preuves, vous allez dans la recherche des alibis. Je ne vous suivrai pas dans la recherche des alibis. Je vous ai dit et répété que le Code des marchés publics est voté à l’Assemblée, mais ce n’est pas appliqué là-bas. On a créé une commission de passation des marchés à l’Assemblée dont je ne suis pas membre. Il n’y pas un seul contrat qui a été signé par moi, et si c’est nécessaire, c’est à la maison centrale de vous dire que la passion se passait correctement, parce que c’est là-bas que j’ai appris que l’assurance qui avait gagné le marché », répond-t-il.
Il a également abordé le financement de certains fonds, précisant que l’argent versé à la société Kastor provenait de fonds de souveraineté qui lui appartenaient. Il a déclaré avoir renoncé à ces fonds pour sauver les 40 millions de dollars accordés à la Guinée, montrant ainsi son acte de bonne foi en tant que patriote : « L’argent qui a été payé à Kastor, ce sont des fonds de souveraineté qui m’appartenaient. C’est pour sauver les 40 millions de dollars accordés à la Guinée, que j’ai renoncé à ça pendant plus d’un an pour payer deux mois seulement. Après mon installation, les 15 milliards qui n’étaient pas payés, ils ont été payés un an après. Ça quand même, c’est un acte de bonne foi que vous, en tant que représentant de l’État vous devez saluer. Je peux accepter en tant que patriote que la Guinée perde 40 millions de dollars, pour moins de 200 mille dollars que je pourrais payer. Donc ce n’est même pas dans les 15 milliards, c’est dans les fonds de souveraineté que j’aurais juste empocher parce que le président a dit qu’il n’y a pas d’argent », a-t-il déclaré.
Concernant la question des biens possédés avant son intégration à l’Assemblée nationale, Damaro Camara a expliqué qu’il avait quitté les États-Unis en 2006 avec un fonds, mais a refusé de fournir des détails supplémentaires. Il a souligné l’absence d’une loi en Guinée obligeant les citoyens à déclarer leurs biens en rentrant.
La Cour a décidé de renvoyer l’affaire au jeudi 25 janvier 2024, pour les plaidoiries et réquisitions, conformément à l’article 231 du code de procédure pénale.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info