L’insalubrité à Dar-Es-Salam, dans la Commune de Ratoma, continue de s’aggraver, dépeignant un paysage de fumées épaisses, de saletés de toute nature, d’odeurs nauséabondes et d’une poussière étouffante. Cette dégradation environnementale entrave considérablement la vie quotidienne des résidents de ce quartier, a constaté Laguinee.info à travers un de ses reporters
Hamidou Barry, natif de cette localité, témoigne d’un changement marqué par rapport aux années précédentes. Il souligne qu’auparavant, le calvaire lié à l’insalubrité n’était pas aussi prégnant. Cependant, en cette période de saison sèche, les habitants de Dar-Es-Salam font face à d’énormes problèmes liés aux déchets et à la pollution de leur environnement.
Barry décrit le quotidien éprouvant des riverains, confrontés à un périple ardu au milieu d’une montagne d’ordures. La situation a évolué pour devenir un sérieux problème affectant la qualité de vie de la population locale. Les effets délétères de cette détérioration environnementale sont exacerbés pendant cette saison, mettant en exergue les défis auxquels les habitants doivent faire face.
« Je suis né et j’ai grandi dans cette localité de Dar-Es-Salam. Mais avant, ce n’était pas comme ça. Les ordures n’étaient pas grandes jusqu’à ce niveau. C’est pendant ces dix dernières années que tout a basculé pour les citoyens de Dar-Es-Salam. Les déchets ne font qu’augmenter, tous les jours on verse. La journée plus d’une trentaine de camions remplis d’ordures vont venir jeter les déchets ici. C’est pourquoi aujourd’hui avec la saison sèche la montagne dégage tellement de fumée qui envahit non seulement le quartier mais aussi les environs nous souffrons énormément ici, » précise-t-il.
Dans une déclaration poignante, Barry a mis en lumière les défis insurmontables que la population de sa localité doit affronter en cette période de sécheresse. Avec un cri du cœur, il a souligné l’inestimable souffrance qui s’abat sur la vie quotidienne des habitants, impactant sérieusement leur santé et leur bien-être.
De manière émouvante, il a poursuivi en clamant qu’il n’existe pas d’autre refuge pour eux que ce quartier, aujourd’hui menacé. Il a ajouté que les effets dévastateurs de cette période affectent profondément la santé et le quotidien des résidents, les laissant dans une situation précaire.
« Franchement, on ne peut pas vous dire toutes nos difficultés actuellement. La fumée est tellement intense qu’il est difficile voire très difficile de respirer dehors. Et dans les chambres, quelle que soit la chaleur, tu ne peux pas ouvrir la porte ni la fenêtre. La fumée va rentrer. Nous vivons comme ça tous les jours dans ce quartier. La poussière aussi est sur toutes les maisons, c’est pour vous dire que nous respirons la fumée et la poussière en grande quantité. Parfois même, si nous allons à l’hôpital, les médecins nous demandent si nous ne fumons pas. Alors que non, c’est justement à cause de la fumée que nous aspirons venant de ce dépotoir d’ordures. Nous n’avons pas où aller, » ajoute-t-il.
Pour cette dame que nous avons trouvé en train de coiffer au bord de ces immondices, les situations sont très difficiles dans le quartier. Son lieu de travail se trouve à quelques mètres de la décharge d’ordures, ses yeux rouges sous l’effet de la fumée, Aissatou Diallo, ne cache pas les pénibles moments qu’elle passe sur ce lieu. Pendant la saison sèche, il est très difficile de rester à Dar-es-salam, cependant, ils n’ont pas où aller.
« J’habite dans ce quartier et c’est ici que je travaille. Mais là fumée est énorme, on ne pas respirer paisiblement. Comme vous le constatez, nous n’avons pas d’eau potable, le forage a séché, l’eau ne coule pas tout le temps. Nous souffrons beaucoup à Dar-es-Salam, la fumée, la poussière nous fatiguent beaucoup et ce n’est pas bon pour la santé. Je demande aux autorités de nous aider pour déplacer la décharge dans le quartier. Il nous avait dit qu’il y a site qui est prévu mais jusqu’à présent on ne voit rien», renchérit Aïssatou Diallo, coiffeuse
Il faut noter qu’en 2017, l’effondrement de cette montagne d’ordures de côte de Dar-es-salam, a fait plusieurs morts. Malgré cela, les citoyens continuent de rester dans les environs de la décharge car, disent-ils, leurs parents y ont vécu depuis des années.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info.