Au cours de l’année dernière, la ville de Kankan a enregistré de nombreux cas de violences basées sur le genre (VBG). Les autorités locales à travers l’Office pour la Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs (OPROGEM), se battent pour mettre fin au phénomène. Malgré cet engagement, ce fléau persiste. Rencontré, ce mardi 2 janvier 2024, le Directeur régional de l’OPROGEM de Kankan, a dressé un tableau sombre, rapporte le correspondant régional de Laguinee.info basé dans la région.
« Pour mon service, nous avons enregistré, au cours de l’année écoulée, 34 cas de viol dans la région, couvrant les cinq (5) préfectures, à savoir Kankan, Siguiri, Mandiana, Kouroussa et Kérouané. Il y a également des signalements. Souvent, des personnes sont signalées dans les familles et dans divers coins de la région, mais nous n’arrivons pas encore à les retrouver. Cette année a connu une légère baisse des chiffres, mais à mes yeux, cela ne constitue pas une véritable diminution. Car 34 cas de viol ne sont pas insignifiants », a détaillé le Lieutenant-colonel Salahdine Diallo.
Au cours de la même année, des cas de violences conjugales et domestiques ont également été signalés à la direction régionale de l’OPROGEM.
« En ce qui concerne les violences conjugales et domestiques, c’est-à-dire les violences physiques entre époux, nous avons enregistré 12 cas« , a-t-il ajouté. Il s’est par ailleurs félicité de la prise de conscience des hommes mariés : « Les maris commencent à prendre conscience. Avant, les chiffres étaient beaucoup plus élevés, mais grâce aux sensibilisations et aux diverses interventions pour interpeller les maris qui blessent leurs femmes, les chiffres ont considérablement baissé », a-t-il souligné.
Le lieutenant-colonel Salahadine Diallo, a tout de même fustigé les peines infligées aux auteurs de viol: » Parfois, nous voyons à la télévision des auteurs de viol condamnés à 2 ans, voire 3 ans, et cela est un peu choquant. Le viol est un acte criminel. Ainsi, celui qui a commis cet acte devrait normalement subir des conséquences et être jugé à la hauteur de son crime. Si quelqu’un viole une fille de 12 à 13 ans et qu’on le condamne à seulement 2 ans, le jour où il sortira, il continuera probablement ses agissements, encourageant ainsi d’autres personnes » a-t-il dénoncé.
Depuis, Bafodé Mafering Camara, pour Laguinee.info