Ah, la politique ! Ce spectacle permanent où les alliances se font et se défont plus vite que les tendances de la mode à quelque part . Nous assistons, chers lecteurs, à une performance spectaculaire d’un artiste politique hors pair : Succès Masra. De l’opposant farouche à l’éminent Premier ministre, ce virtuose de la volte-face politique a réussi à jongler avec les idéaux, les promesses, et oh, les principes ! Mais est-ce un pas de danse, glorieux ou bien une trahison monumentale ? Voyons cela de plus près.
Tel un phénix sorti des cendres, Masra, l’homme qui semblait incarner l’espoir, avait suscité des émotions fortes au sein du peuple tchadien. Un exilé héroïque, un farouche détracteur du régime, jusqu’à ce qu’il se transforme, tel un caméléon politique, en un acteur clé de l’échiquier gouvernemental. Un prestidigitateur politique si agile qu’il a réussi à surfer sur la vague de l’opposition pour atterrir en douceur dans les bras de la junte. Une pirouette digne d’un virtuose de la politique contemporaine.
Succès Masra, ce nom, qui évoquait la réussite, l’ambition, s’est-il finalement transformé en Masra la Sournoise, l’opportuniste sans scrupules ? De l’opposition acharnée à la coopération avec ceux qu’il vilipendait auparavant, voilà un changement de cap aussi brutal qu’inattendu.
Les observateurs se grattent la tête face à cette métamorphose éclair. Ceux qui avaient vu en Masra le sauveur sont maintenant confrontés à un miroir déformant où les idéaux sont brouillés, où la trahison semble être la nouvelle norme.
L’homme qui avait rejoint les rangs de l’opposition, dénonçant un « coup d’État », se retrouve maintenant dans le chaudron du pouvoir, dégustant les délices d’une position tant convoitée. Un parcours que certains qualifieraient de politique « à géométrie variable », une flexibilité digne d’une contorsionniste hors pair.
Le point culminant de cette comédie, pardon, de ce drame politique, fut l’« accord de réconciliation » signé entre Masra et la junte. Un accord, ou devrions-nous dire, un deal de dupes, offrant une amnistie générale en échange de la clémence des autorités envers les responsables des tragiques événements du 20 octobre 2022. Des centaines de manifestants tombés sous les balles, dont le cri reste étouffé sous le poids de cette trahison. Ceux qui croupissent dans les prisons tchadiennes sont peut-être en train de se dire maintenant: « Mais ce gars nous a eus hein! ».
Ce pas de deux avec la junte, ce tango politique, laisse un arrière-goût amer dans la bouche de ceux qui avaient cru en la vision de Masra. Une symphonie désaccordée où l’opportunisme le dispute à la morale, où les idéaux s’effacent devant le pouvoir.
Chers lecteurs, dans ce théâtre des vanités politiques, la seule constante semble être le manque criant de fidélité aux convictions. Succès Masra, l’homme qui a su retourner sa veste si rapidement qu’il aurait donné le tournis à un tourbillon.
À quand la prochaine pirouette de ce ballet politique ? Seul l’avenir nous le dira. Mais en attendant, gardons un œil attentif sur ce spectacle sans fin qu’est la politique tchadienne.
La Plume brûlante