La ville de Coyah, habituellement animée par l’afflux de clients dans les salons de beauté pour les festivités du Nouvel An, connaît cette année une situation inhabituelle. Contrairement aux années précédentes, les salons de coiffure et de maquillage peinent à attirer leur clientèle habituelle, suscitant des préoccupations parmi les propriétaires et les employés, a constaté une journaliste de Laguinee.info sur place.
Aminata Kondiano, maîtresse coiffeuse, exprime son désarroi face à cette situation inédite : «Vraiment cette fois-ci c’est autre chose. Depuis des années j’ai ouvert ce salon mais, je n’ai jamais vu une situation pareille depuis le 24 jusqu’au moment où je vous parle, je n’ai pas eu dix clients. Et vous-même vous pouvez constater, aujourd’hui c’est le 31 décembre mais pour le moment personne n’est venu ici d’abord pour se coiffer ou se maquiller. Et pourtant nous aussi, c’est ça notre business. »
Ce constat est partagé par Taibou Diallo, une autre maquilleuse, qui met en cause la crise économique résultant de l’incendie : « Depuis le matin, c’est trois clientes que nous avons reçues. Hier, aussi seulement quelques-unes sont venues. Tout le monde se plaint du manque d’argent. D’habitude, lors des fêtes nous sommes débordés ici, mais cette fois, je ne sais pas si c’est à cause de la crise du carburant suite à l’explosion du dépôt de carburant de Kaloum ou bien si c’est le fait que le gouvernement a réduit les activités de fêtes de fin d’année », s’interroge-t-elle.
Face à cette situation délicate, Aïssata Camara, une cliente fidèle, partage son point de vue: « Ce n’est pas seulement à cause de la fête que je suis venue ici pour me faire belle. Depuis des années, moi, je viens ici. Mais peut-être, je dois sortir avec mes amis même si c’est pour aller au restaurant. Cette fois-ci, je ne vois pas d’engouement sinon d’habitude. Quand tu viens ici, tu attends longuement avant que ton tour n’arrive. Mais comme le pays est en crise peut-être c’est à cause de ça », pense-t-elle.
La situation décrite semble être liée à une conjonction de facteurs, notamment la crise économique engendrée par l’incendie du dépôt de carburant de Kaloum et les restrictions gouvernementales sur les activités de fin d’année. Les salons de beauté, habituellement pris d’assaut à cette période, sont témoins d’une affluence anormalement basse, suscitant des inquiétudes parmi les acteurs de ce secteur.
Les professionnels du domaine appellent au gouvernement pour trouver des solutions et espèrent un changement de situation dans un futur proche, tandis que les clients, même s’ils continuent à fréquenter ces établissements, remarquent un manque d’enthousiasme certain pour les festivités cette année.
Depuis Coyah, Mariama Dalanda Bah, pour Laguinee.info