Dans la soirée de ce vendredi, 22 décembre 2023, le gouvernement a ordonné la réouverture des stations-services après quelques jours de fermeture due à l’incendie qui s’est produit à Kaloum, faisant des pertes en vies humaines, des blessés et des dégâts importants.
Après l’annonce de cette nouvelle, les stations d’essence ont été envahies ce matin par des conducteurs d’engins roulants à la recherche du carburant.
Un reporter de Laguinee.info s’est très tôt rendu dans une station-service pour faire le constat, lisez son récit!
Il est 6 heures du matin à la station Château Rails, située dans le quartier de Koloma 1 à Conakry. Déjà, une agitation frénétique règne autour de la station alors que les premiers rayons du soleil percent à peine l’aube. Des voitures et des motos s’alignent dans une file s’étirant sur plusieurs mètres, chacun espérant obtenir son précieux carburant. L’annonce gouvernementale sur les restrictions de distribution a déclenché une ruée impatiente vers ces points de ravitaillement.
Les pas résonnent, s’entremêlant aux bavardages animés de la foule. Les murmures désapprobateurs envers l’État se mêlent aux éclats de rire nerveux de certains, créant une symphonie discordante de sentiments exacerbés. Au loin, des appels téléphoniques angoissés invitent d’autres à rejoindre la quête du carburant tant convoité.
À l’entrée de la station, des pompistes tentent de maintenir un semblant d’ordre parmi la marée humaine. Les véhicules attendent patiemment leur tour, mais l’impatience se lit sur les visages. Certains expriment leur frustration, dénonçant les limitations imposées par le gouvernement.
À 6 heures 45, la tension monte alors que les premiers véhicules accèdent enfin aux pompes. Les moteurs ronronnent, laissant échapper des soupirs de soulagement à mesure que le précieux liquide doré coule dans les réservoirs. Mais cette victoire est éphémère car la quête continue pour ceux qui attendent encore.
À 9 heures, le soleil atteint son zénith, mais la chaleur écrasante n’atténue en rien l’ardeur des personnes en attente. Les conversations animent la file d’attente, certains échangeant des astuces pour contourner les restrictions, tandis que d’autres expriment leur inquiétude quant à la durabilité de ces limites de ravitaillement.
À 11 heures, la tension persiste. Les conducteurs impatients s’impatientent davantage, se plaignant des exigences gouvernementales. Oumar Sow, au volant de sa voiture, exprime sa frustration : « C’est vraiment contraignant. Avec seulement 25 litres, je ne sais pas si cela va me durer longtemps. Cela va sûrement affecter mes déplacements professionnels. »
À 13 heures, l’affluence demeure constante. Les motocyclistes comme Mamadi Soumah se sentent particulièrement lésés par la limite de 5 litres imposée. « C’est difficile à comprendre. Nous sommes déjà confrontés à des hausses de prix, et maintenant cette limite de 5 litres complique encore plus les choses pour nous, les conducteurs de motos », déplore-t-il avec désarroi.
Au fil des heures, aucune explication claire n’émane des autorités, laissant les citoyens perplexes et insatisfaits. La tension persiste, alimentée par l’espoir d’une clarification imminente pour apaiser les inquiétudes grandissantes de la population.
La journée avance, mais la file d’attente à la station Château Rails reste un tableau mouvant et anxiogène, où cette quête de carburant devient un défi insurmontable pour de nombreux citoyens de Conakry.
Pendant que nous quittions les lieux, d’autres engins arrivaient pour attendre leur tour.
Barry Diop, pour Laguinee.info