vendredi, novembre 22, 2024
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Guinée : La transition de toutes les impasses (opinion)

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Notre pays, la République Guinée, en cette fin d’année 2023, se trouve dans une période critique de son histoire singulière, tant il nous promet des lendemains incertains. Le tout sur fond d’une impasse politique, économique et sociale sans précédent.

Cette Guinée actuelle nous rappelle tristement celle des événements tragiques de janvier et février 2007. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c’est dire que cette similitude n’a rien de rassurant, elle non plus.

L’avènement de la junte dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya, nous l’avons tous accepté et naïvement espéré un nouveau départ, en se référant au simulacre de promesses faites au peuple de Guinée le 05 septembre 2021. Mais aujourd’hui, reconnaissons-le, l’une après l’autre, les attentes se meurent peu à peu. Les derniers événements tragiques que connait le pays sont l’expression éloquente que cette transition aussi est un échec lamentable.

L’économie du pays est plus que jamais confrontée à une grave crise caractérisée par une réduction drastique du pouvoir d’achat des populations qui tirent le diable par la queue. Les services sociaux de base se dégradent de façon accélérée et inquiétante. Les ruptures constantes d’approvisionnement en électricité et eau imposent des privations considérables aux Guinéens.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, les malheurs des Guinéens se succèdent avec l’explosion dévastatrice du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, avec à la clé des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels.

Face à toutes ces crises, le gouvernement nous oppose son arrogance et son mépris par la restriction des réseaux sociaux et le brouillage des ondes des médias privés guinéens.

Situation d’autant plus désespérante qu’elle s’accompagne d’un silence assourdissant de l’ensemble des institutions de cette transition qui confirment ainsi leur inféodation et leur soumission absolue aux véritables maîtres du pays. Quant à la population, elle épouse la résignation comme refuge. La classe politique, usée et affaiblie par des années de répression policière et militaire, semble, elle aussi, avoir abdiqué. Les forces sociales ou sociétécivile, enfin, sont aux abonnés absents, incapables qu’elles sont de coordonner leurs actions pour offrir une alternative crédible.

Dans un tel contexte, il faut se rendre à l’évidence. La Guinée est installée dans une crise multisectorielle profonde face à un chef de la junte et son gouvernement devenus sourds à tous les appels des citoyens qu’ils continuent de narguer et mépriser par des mesures inexplicables et impopulaires.

L’heure est grave, la boussole se noie, la refondation s’effondre. Que chacun prenne ses responsabilités pour sauver la Guinée des lendemains qui désenchantent, si ce n’est déjà pas trop tard.

Ibrahima Diallo (MoDeL)

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