Il y a plus de deux ans déjà, le Comité National du Rassemblement pour le Développement-CNRD, à sa tête le Colonel Mamadi, dirige la Guinée.
Mais depuis la prise du pouvoir en septembre 2021 jusqu’à date, la population se plaint de la cherté de la vie.
A cela s’ajoutent les récents événements dont le sabotage des fréquences de quelques médias privés.
Face à toutes ces situations, les acteurs de la société civile s’indignent et interpellent les autorités de la Transition.
Ce lundi, 11 décembre, une reporter de Laguinee.info, a rencontré Alseyni Bangoura, président du Conseil préfectoral des Organisations de la Société civile de Coyah.
La gestion du CNRD a été abordée de long en large. Abordant la cherté de la vie, M.Bangoura, a laissé éclater sa colère. « C’est vraiment inquiétant »,s’est il indigné.
« Il faut reconnaître qu’il y a la cherté de la vie au niveau du citoyen lambda, ils ont du mal à survivre[ cela, ndlr]. C’est un gros problème ».
Pour ce qui est du chronogramme de la Transition, l’acteur de la société civile reste confiant qu’il sera respecté. « Cependant, en écoutant le CNRD qui nous rassure que le délai édicté a l’avant, qu’il compte respecter. En plus de ça, il ya eu des consultations dans toutes les préfectures de la ville initiées par le MATD. C’était une première fois en Guinée que des telles rencontres se passent, ça nous rassure aussi . » espère-a-t-il.
Alseyni Bangoura s’est aussi prononcé sur la restriction de l’internet et de certains médias par le CNRD. Il a soutenu que «Quiconque parle d’un Etat de droit, parle de la libre expression des personnes», a-t-il ajouté. Plus loin, il explique l’importance de ces canaux pour les citoyens: « Et nous savons que ces médias sont aujourd’hui un point qui permet à tous les citoyens de venir exprimer leurs problèmes, leurs besoins et leurs préoccupations. Depuis un bon moment aussi, l’internet est coupé ».
Faisant un parallèle entre le CNRD et le pouvoir déchu d’Alpha Condé, il déclaré: « Avec l’ex président Alpha Condé, nous avons assisté à la coupure d’internet mais c’était juste pour 72 h, mais cette fois-ci, plus de deux semaines,c’est la première et nous acteurs de la Société civile tous, ce que nous faisons c’est avec les nouvelles technologies. Aujourd’hui, nous avons des sérieux problèmes même pour communiquer entre nous. Nous travaillons avec la communauté internationale avec des institutions avec des partenaires bi et multilatéraux, si l’internet est coupé, c’est un sérieux problème. »
M. Bangoura a dénoncé la réaction tardive des autorités. « Et ce qui est marrant, depuis tout ce temps, c’est seulement vendredi dernier que le gouvernement a fait une déclaration sur les causes. Ce qui devait être fait longtemps alors que l’information, c’est le nerf…Dès qu’il ya un problème, il faut que la population soit au courant et s’il faut attendre deux semaines pour informer la population, on ne peut pas comprendre ça », a-t-il déploré.
M. Bangoura, a carrément refuté la note du président de la HAC, argumentant la restriction des médias pour des raisons de « sécurité nationale »
« Je ne partage pas l’avis du président de la HAC, et je m’inscris en faux », rejette-t-il. Et de s’interroger: « Qu’ est-ce que ces médias ont pu faire pour mettre la Guinée en insécurité ?
Pour lui, ces médias dénoncent comme nous acteurs de la société civile, nous dénonçons et c’est ce qui est bon pour un gouvernement. Il faut que le gouvernement sache que c’est qu’il est en train de faire voilà ce qui est bon voilà ce qui n’est pas bon. A partir de ce qui n’est pas bon, le gouvernement peut chercher à s’améliorer pour le bien-être de la population », a-t- il déclaré.
Comme solutions, Alseyni propose: « Il faudrait que le guinéen, c’est-à-dire dirigeants et dirigés soyons francs entre nous. Je prends un exemple, les grands dignitaires d’hier ce pays, se trouvent derrières les barreaux aujourd’hui. Et pour éviter ça, chacun doit faire son travail et de ne pas priver l’autre de sa liberté. Moi, ma liberté s’arrête la où commence celle des autres, mais s’il faut priver les citoyens de leur liberté, il ya des frustrations et ces frustrations donnent naissance à des querelles qui peuvent provoquer aussi des révoltes et quand il ya révolte, on ne peut pas parler de développement. Tous ce que ces médias font, que ça soit médias publics ou privées, c’est pour le bien-être de la population », conclut-il.
Mariama Dalanda Bah, pour Laguinee.info