Au cours d’une conférence de presse animée ce jeudi 30 novembre 2023, plusieurs ONG de défense des droits humains ont condamné énergiquement le brouillage des ondes des radios dont Djoma FM, FIM FM et Espace.
Par la même occasion, ces acteurs ont fait l’état des lieux de l’exercice de la liberté d’expression sous la gouvernance du CNRD. De 2010 à 2020, selon une documentation de restriction délibérée de l’accès aux réseaux sociaux, il n’y a pratiquement pas eu de coupure d’internet, rapporte Laguinee.info à travers une de ses journalistes.
« De façon délibérée, la première coupure d’Internet est intervenue en marche du projet du troisième mandat, précisément en mars 2020, après le référendum. Toujours la même année après les élections, nous avons aussi eu une autre restriction qui s’est terminée par un blocage des réseaux et de Facebook pendant plusieurs semaines. C’est ça donc le bilan du régime précédent », ont rappelé les acteurs de défense des droits humains.
Avec le CNRD, poursuivent-ils, « Nous sommes déjà, pour la seule année 2023, à deux (2) blocages. Un premier qui concernait les réseaux sociaux et certains médias, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. La différence pour nous, c’est beaucoup plus le caractère ciblé qui laisse entrevoir un perfectionnement dans les techniques de cyber censure et ça, nous le documentons, ce qui fait que de plus en plus on cible avec précision ces différentes entités, alors qu’en 2020, c’était beaucoup plus une cyber censure globalisée et pendant des périodes d’extrême tensions aussi. C’est-à-dire après le référendum et les élections où il y avait eu de la violence. Mais depuis le mois de mai passé, on n’a presque pas eu de mois où il n’y a pas eu de cyber censure. Mais c’est le caractère ciblé, parce que vous avez vu le cas de guineematin.com, avec toute la période que cela a pris », a évoqué Alpha Diallo, président de l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI).
Et d’ajouter : « Nous constatons un changement de paradigmes et un perfectionnement dans les techniques de cyber censure et cela nous inquiète beaucoup. Nous craignons vraiment que ce type de méthode puisse de façon durable être instaurée en Guinée. C’est pourquoi nous voulons tirer une sonnette d’alarme, parce que nous avons eu autant de censures avec les nouvelles autorités que pendant les 11 ans du Président Alpha Cond », a-t-il conclu.
Sirani Diabaté pour Laguinee.info