La Guinée traverse une période de transition politique depuis la prise de pouvoir par l’armée en septembre 2021, marquant ainsi la fin du règne d’Alpha Condé. Les nouvelles autorités de transition ont rapidement promis des réformes profondes pour remettre le pays sur la voie de la démocratie, notamment à travers l’organisation d’élections libres et transparentes.
Cependant, à moins d’un an de la fin de cette transition, les attentes initiales semblent loin d’être satisfaites. Un plan en dix points, essentiel pour la réorganisation du pays, reste en suspens. Aucun de ces points n’a été totalement réalisé, ce qui engendre un flou quant à la direction réelle que prend cette transition.
La sécurité, un élément crucial pour la stabilité, demeure précaire dans plusieurs régions du pays. Des attaques perpétrées par des bandits ont été signalées à Conakry ainsi que dans des préfectures telles que Siguiri, Kankan, Dubréka, entre autres. Ces incidents contribuent à une atmosphère d’insécurité croissante et entachent les efforts pour rétablir un climat de confiance. Comme le confirme afrobaromètre: « La question de l’insécurité et de la criminalité est un problème à laquelle la Guinée peine à trouver une réponse efficace depuis quelques années. Le banditisme, les vols à main armée, les braquages routiers, les attaques de coupeur de route, les agressions et les introductions par effraction sont devenus récurrents dans le pays »
La question économique est tout aussi préoccupante. La vie chère affecte directement la population, avec une augmentation significative des prix sur les marchés, ce qui rend difficile la subsistance pour de nombreux foyers. Cette situation économique tendue accroît les tensions sociales et exacerbe les inégalités. Selon la Banque mondiale, en août 2023, par rapport à l’année précédente, l’indice harmonisé des prix à la consommation à Conakry a augmenté de 8 %, une hausse par rapport aux 6 % enregistrés en juillet 2023. Ce mois marque également le début d’une comparaison annuelle entre deux indices ayant la même année de référence, soit 2019.
La gestion de cette transition a suscité des opinions divergentes au sein de la population et des observateurs. Certains apprécient les efforts des autorités de la transition, louant certaines actions entreprises, tandis que d’autres expriment leur inquiétude quant à l’absence de progrès significatifs et craignent un possible glissement de calendrier pour prolonger cette période transitoire, à l’instar de ce qui s’est produit au Mali ou ce qui semble se profiler au Burkina Faso.
Dans l’ensemble, la situation actuelle en Guinée durant cette transition semble caractérisée par des défis majeurs non résolus, incluant l’instabilité sécuritaire, les retards dans la mise en œuvre des réformes essentielles, ainsi que des difficultés économiques exacerbées. Ces enjeux mettent en péril la crédibilité et l’efficacité des autorités de transition pour conduire le pays vers un retour durable à l’ordre constitutionnel et à la stabilité politique.
Laguinee.info