Statique, allure imposante, regard grave et fixe, avec le moins de gestuel possible… ainsi s’est présenté le chef de Etat dans la nuit de ce dimanche 01 octobre pour la lecture du traditionnel discours qui ouvre le bal de la célébration de la fête de l’indépendance de la Guinée , le 02 octobre .
Le colonel Mamadi Doumbouya n’a pas été long. Absolument pas du tout. Il lui a fallu moins de 10 minutes pour faire passer son message et amener les esprits éclairés à décoder le sens profond de ce message. Sans doute , ça révèle la confirmation de sa posture de Président de la République qu’il se croit être depuis un certain temps.
Depuis son passage à New-york, à l’occasion de l’assemblée Générale des Nations unies, où il a été abreuvé d’éloges de la part d’éminentes personnalités, notamment la secrétaire générale de la francophonie. Il y a aussi son accueil en grande pompe avec une mobilisation dont nul ne peut contester l’envergure, peu importe la manière. Enfin, son discours dans le palais verre de Manhatan , où il s’est posé en prescripteur de conscience pour dénoncer la démocratie à l’occidentale, qui détermine les conditions d’accession et de l’exercice du pouvoir et au nom de laquelle démocratie le retour à un ordre normal est exigé. Allez-y comprendre.
C’est alors clair pour tout le monde que la préoccupation de l’heure, de l’homme du palais Mohamed 5, est le développement et le bien-être de la population. Un agenda qui n’a pas non plus été déterminé dans une période donnée. C’est comme pour dire qu’il faut y aller jusqu’à…
C’est aussi comme pour dire que le chef de l’Etat entend bien les compliments de la population quant aux actions incontestables qu’il mène dans le cadre de l’amélioration de la qualité des infrastructures. Il entend ces compliments à propos de sa diligence et de la rigueur qu’il attache à la gestion publique. Ces compliments, le colonel et ses compagnons les comprennent comme étant l’expression d’un soutien affiché et assumé de la population, surtout quand celle-ci a décidé de se détourner des multiples appels à manifester des forces vives, composées des partis politiques et associations de la société civile pourtant les plus essentielles que compte le pays. C’est sans doute pour toutes ces raisons que notre désormais cher président de la République n’en a cure de la frustration de ces politiques et activistes de la société civile, mécontents d’avoir été oubliés dans ces adresses officielles. Aucune action de détente pour décrisper la situation politique qu’une certaine opinion non négligeable estime nécessaire voire indispensable dans une situation politique décrites comme étant assez crispée , voire atrabilaire.
L’ancien légionnaire, homme fort du pays, croit à ses réformes et à ses actions tel qu’il les a si éloquemment déclinées dans son discours, pour continuer à maintenir un climat de paix apparente. Cependant, Il n’est pas sans savoir que l’économie peut lui fausser compagnie et se muer même en élément de la contestation, quand les politiques sont devenus trop inaudibles à cause de leur démarche incohérente et leur conviction trop volatile.
Le génie de son argentier, le ministre de l’économie, à renflouer les caisses avec une prouesse qui n’est pas sans risque à cause d’une trop grande propension pour l’investissement et du manque d’appui budgétaire dans un contexte de transition dont le délai reste une énigme , ce génie ne pourrait sauver indéfiniment. A moins que certaines prédictions se trompent.
In djoma