Le collectif des avocats des détenus politiques, Ousmane Gaoual Diallo, Cherif Bah, Abdoulaye Bah, Etienne Soropogui… a animé une conférence de presse ce mercredi 24 février 2021 à kipé. Maître Salifou Béavogui et Maître Souleymane Bah ont dénoncé leur interdiction d’accès à leurs clients. Les deux avocats ont aussi précisé que la suspension de leur défense en faveur de ces prisonniers politiques « ne veut pas dire que ces personnes-là ont cessé d’être leurs clients ».
Le 10 février dernier, le collectif des avocats a annoncé son retrait du procès dans lequel il défend les détenus politiques. Cette décision a été réitérée lors de la conférence de presse. Mais pour maître Souleymane Bah, la suspension est une : « autre étape de la procédure, d’autant plus que nous avons estimé avec nos clients, qu’on tournait en rond et que les lois étaient violées. Ça ne signifie aucunement que ces personnes-là ne sont plus nos clients. A tout moment, une personne a le droit de communiquer librement avec son avocat. La suspension est une protestation en commun accord avec nos clients », confie l’avocat.
Maître Salifou Béavogui a, au cours de son intervention, fait une révélation. Il s’agit de la prise en charge des frais médicaux par les détenus eux-mêmes quand ils sont évacués dans un centre hospitalier pour cause de maladie. « Si vous prenez par exemple honorable Ousmane Gaoual Diallo, il a des douleurs sur tout son corps, liées au fait que, si avant il avait la possibilité de se mouvoir, de faire du sport, aujourd’hui tout cela est interdit. Chaud sur place, 24h sur 24 de sorte qu’il nous a rapporté qu’il a le sentiment que son côté gauche est infonctionnel et qu’il frôle la paralysie. Il a été évacué deux voire trois fois à l’hôpital à ses propres frais. Une fois même il a payé 7 millions de francs guinéens pour ses examens à la caisse de sécurité sociale », indique l’avocat.
Au-delà de leur interdiction d’accéder à leurs clients, les avocats ont affirmé que ceux-ci sont privés de toute autre visite. Chose que Maître Salifou Béavogui a qualifiée de « violation des droits » des détenus. En attendant que les autorités judiciaires du pays changent d’attitude, ces opposants croupissent en prison sans aucune défense.