En cette saison hivernale, la route N’Zérékoré-Diécké, est presque coupée à cause de sa dégradation très poussée. Le véritable problème se situe dans la forêt classée de Diécké où les camions sont enfoncés dans des trous béants, faisant des jours et nuits sans bouger. Les petites voitures sont invisibles, elles ne s’hasardent pas d’emprunter cette route. Les motards quant à eux, tirent le diable par la queue en passant sur ce tronçon, a constaté Laguinee.info à travers son correspondant régional.

Les usagers rencontrés sur cette route par Laguinee.info, expriment leurs calvaires. Moussa Chérif, conducteur de taxi-moto est l’un d’eux. « A l’heure-là, ce n’est pas facile, la route est très mauvaise. Aujourd’hui même, on peut bouger un peu par-rapport à hier et avant-hier. Les autorités de la transition n’ont qu’à nous aider à entretenir la route même s’ils n’ont pas d’abord les moyens pour bitumer, sinon chaque année à partir du mois de juillet au mois de septembre, c’est toujours comme ça » s’est-il lamenté.

De son côté, Jacques Théa souligne que c’est une mauvaise volonté de l’entreprise en charge du reprofilage de cette route qui fait que cette situation perdure. « Là où nous sommes, on souffre beaucoup. Nous sommes sur la route 43, c’est insupportable, on souffre, on souffre et ils ne veulent pas arranger la route. Ils ont pris l’argent pour manger, ils ne veulent pas travailler et puis ils travaillent mal. Monsieur le Président, il faut leur dire de bien faire la route. S’ils le font, ça va nous arranger sinon on a vraiment du mal à s’en sortir », dénonce Jacques Théa usager de cette route qui mène jusqu’à Ganta au Libéria.

Même son de cloche chez Mamadou Saliou

Diallo : « L’état de la route Diécké-N’zérékoré n’est pas bon du tout. Depuis le mois de juin jusqu’à maintenant là, c’est la même situation que nous vivons. La route est trop dégradée, impraticable. On a appris qu’on a donné le contrat à une entreprise avec son financement pour le reprofilage de cette route mais on ne comprend rien. La route est complètement impraticable. Comment est-ce possible qu’un contrat déjà financé, peut rester comme ça sans être exécuté et rien ne sort dedans ? je demande à l’Etat de faire en sorte que d’ici la prochaine saison hivernale, que cette voie soit dans un état satisfaisant afin de nous permettre de vaguer à nos préoccupations pour joindre les deux bouts », plaide ce citoyen.

Foromo Pascal Zogbèlèmou est à sa 4ème journée, embourbé dans la boue. Il sollicite l’appui de l’Etat. « Je suis un élève de la terminale mais puisque c’est les vacances, j’ai décidé d’aider les parents mais avec l’état de la route, rien n’est possible. On est à notre quatrième jour et certains ont même fait déjà une semaine depuis que nous sommes enfoncés dans cette situation pénible dont on ignore encore la fin. C’est ici on passe la journée et la nuit encore. Donc tout ce qu’on demande à l’Etat, c’est de prendre en compte nos cris de cœur », lance-t-il avec un désespoir.

Les responsables de l’entreprise en charge d’exécution du reprofilage de la route N’zérékoré-Diécké rencontrée sur place, n’ont pas voulu se prêter à nos questions. Cependant, ils ont soutenu en off que c’est l’humidité qui serait à la base de la dégradation très poussée de cette voie puisque c’est au beau milieu de la forêt.

De N’Zérékoré, Foromo Béavogui pour Laguinee.info