Les faits qu’on lui reproche remontent aux années 1985-1986 après la prise du pouvoir par l’armée guinéenne. Tout serait parti, comme l’a expliqué l’avocat de l’héritier du plaignant, de l’assignation d’un compte bancaire contenant un montant de plus d’un million de dollars américains dans une banque de la place. Le montant concerné à l’époque, sur l’exécution du contrat de la reconstruction du camp Almamy Samory Touré, a appris Laguinee.info à travers une de ses journalistes.
Le montant réclamé est un patrimoine qui était logé dans une banque de la place qui, après faillite, les a reversé à la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG). Aujourd’hui, Me Bobi Mara , avocat de la partie civile, soutient qu’il y a un arrêt de la cour suprême, rendu par les chambres réunies, qui constate l’existence du montant cantonné à la Banque Centrale; mais, qu’un refus catégorique est affiché par le patron de la BCRG contre sa restitution à son propriétaire: «Le Président d’alors a lancé la reconstruction du camps Almamy Samory Touré. Il y a eu des appels d’offres et des soumissionnaires ont répondu. Il y a eu une société d’investissement qui est arrivée à Conakry sur l’épaule de monsieur Paul Yebois de nationalité américaine mais d’origine Ghanaéenne. Et arrivé à Conakry, il a obtenu le marché. Le prix étant discuté le montant qui a été retenu c’est un million et quelque milliers de dollars américains.
Puisqu’il n’était pas véritablement stable à Conakry, il avait aussi des filiales de son entreprise en Afrique de l’ouest et ailleurs. C’est ainsi qu’il a mandaté un certain monsieur Sangaré à l’effet que ce dernier puisse suivre les activités des travaux et les relations vis-à-vis du fisc de l’État pour le recouvrement. Étant à l’étranger, dans la course pour obtenir les marchés, le montant qui était logé dans un compte domicilié dans une banque de la place à l’époque appelée la »Biague », a été cantonné dans cette banque. Monsieur Sangaré, de manière frauduleuse, vient sans l’autorisation préalable parce que le mandat était une procuration spéciale, a soutiré 267 milles dollars américains. À l’arrivée de monsieur Paul à Conakry, il a constaté cet état de fait, des procédures judiciaires ont été engagées et monsieur Sangaré a toujours succombé. À la date d’aujourd’hui, il y a un arrêt de la cour suprême, rendu par les chambres réunies, l’arrêt numéro 19, qui condamne monsieur Sangaré et constate l’existence du montant cantonné dans un compte ouvert à la banque centrale de la République de Guinée », a expliqué l’avocat du plaignant.
Malgré une décision de justice, l’argent n’a toujours pas été restitué à son propriétaire. Plusieurs autres démarches ont été menées auprès des autorités en vue de l’application de la décision, mais en vain: « Dans la même décision de la cour suprême, l’argent devait être restitué à qui de droit, qui n’est autre personne que monsieur Paul. Puisque monsieur Paul est décédé, il a laissé un héritier qui est en Californie. Ce dernier a donné procuration spéciale à monsieur Yaw Adoussa d’origine Ghanéenne de nationalité américaine. Le ministre d’alors de la justice, monsieur Lamine Fofana, avait adressé à monsieur le président de la République, une note technique, dans laquelle il a été précisé que monsieur le gouverneur doit se libérer du montant à la banque centrale au compte de monsieur feu Paul qui aujourd’hui a un représentant qui est monsieur Yaw. Le montant qui était à la Biague ce montant comment est- il arrivé à la Banque centrale ? Lorsque la Biague est tombée en faillite, les avoirs des uns et des autres qui s’y trouvaient ont été transférés à la Banque Centrale parce qu’elle est la Banque mère. Le montant actuel que nous réclamons entre les mains de monsieur le gouverneur qui est le numéro un de la banque centrale se chiffre à 1 million 335 mille 520 dollars américains», a expliqué Me Bobi Mara.
Il faut rappeler que ces derniers temps, le nom Louncény Nabé, gouverneur de la Banque Centrale apparaît fréquemment dans les dossiers judiciaires en rapport avec son établissement. La semaine dernière, un mandat d’amener avait été décerné contre Louceny Nabé cette fois dans une affaire similaire.
Nos tentatives de joindre le Gouverneur de la Banque centrale sont restées vaines.
A suivre !
Maké Fofana pour Laguinee.info