Plusieurs métiers sont hérités du fils au père. Et ce, de générations en génération. Ils constituent dans certains milieux, une identité familiale ou communautaire. C’est le cas de la teinture dont l’apprentissage se fait par le lien de sang. A Labé, ils sont nombreux qui pratiquent ce métier. Le correspondant de Laguinee.info est allé à la rencontre d’un teinturier.

Alseny Doukouré explique qu’il a hérité de son père le métier de la teinture. « On a trouvé ce métier dans les mains de nos parents, eux-mêmes de leurs parents qui étaient très bien classés socialement pendant le Foutah théocratique. C’est un patrimoine familial pour nous. Depuis l’enfance, mon père n’a pas voulu que je parte à l’école et il m’envoyait à l’atelier avec lui pour me confier des tâches afin que je puisse avoir des connaissances de base en teinture. Il me disait toujours « un jour ça sera à ton tour d’apprendre à tes enfants ». Avant, nos parents utilisaient des feuilles vertes pour avoir la couleur mais aujourd’hui il y a eu l’arrivée des différents produits chimiques. Et pourtant quand tu utilises les produits traditionnels, le résultat sera plus satisfaisant.

Par ailleurs, Monsieur Doukouré déplore le fait que les tissus fabriqués dans son atelier ne marchent pas comme avant. « Ces derniers temps, on a constaté que les tissus ne marchent pas comme d’habitude au marché au profit du Bazin nouvellement venu du Mali Bamako. La nouvelle génération a tendance à l’abandonner pour aller faire le commerce ou se livrer en aventure, chose qu’on ne tolère pas chez nous. L’essentiel c’est d’avoir un revenu et vivre en paix », déclare Alseny Doukouré.

Il faut noter qu’ils sont nombreux ces métiers héréditaires qui sont de nos jours en phase de disparition.

Depuis Labé, Mamadou Saliou Diallo pour Laguinee.info