lundi, octobre 7, 2024
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Lutte contre Ebola : la réticence gagne du terrain à Gouécké (constat)

À LIRE AUSSI

spot_img

Depuis l’annonce de la vaccination contre la maladie à virus Ebola, les populations de la sous-préfecture de Gouécké, l’épicentre de la maladie, semblent très hésitantes. D’ailleurs de manière générale les habitants se posent de nombreuses questions relatives à l’existence réelle du virus hémorragique dans leur localité. Pour comprendre les raisons de cet état d’esprit, le correspondant de Laguinee.info a rencontré le président du conseil préfectoral de la société civile.

Sur le terrain à Gouécké, il se murmure une sorte de réticence doublée de sentiments de résistance face à la campagne annoncée de vaccination. Interrogé sur le sujet, Mathieu Manamou, responsables de la société civile locale, dit comprendre ce sentiment de scepticisme qui règne dans la sous-préfecture. Selon lui, tout cela est dû au fait que les arguments avancés par les autorités manquent de consistance: «  Nous devons dire qu’il y a beaucoup de choses qui se passent depuis cette réapparition de la maladie à Gouécké. Les raisons que les gens évoquent à la résurgence d’Ebola ne sont pas convaincantes aux yeux de la population. Imaginez que la première victime est décédée depuis le 28 janvier dernier et la suite a été les deux autres personnes. Mais jusqu’à présent il n’y a pas eu un nouveau cas confirmé donc cela pose énormément le doute. Ensuite les informations que les gens de Gouécké apprennent sur les ondes sont souvent loin des réalités sur le terrain et cela amène même des doutes sur la présence de la maladie. Par exemple, un moment on disait que la ville de Gouécké est isolée alors que les populations de Gouécké ne sont pas isolées. Ce mensonge des autorités a donc semé des doutes dans la tête de la population au sujet de la maladie », explique-t-il.

Selon toujours l’activiste, l’attitude de certaines institutions présentes dans la région n’est pas de nature à faciliter la collaboration. Pour Mathieu Manamou, au moment où les regroupements sont interdits, certains partenaires n’hésitent pas à tenir eux de réunions de forte mobilisation au vu et au su des habitants. « Ce qui fait mal, c’est le comportement des institutions internationales. La première épidémie a pris fin il y a longtemps, mais dès qu’elles ont entendu qu’Ebola a refait surface elles sont toutes revenues et aujourd’hui la ville est inondée de quatre quatre (land-cruseur). Chaque matin à la préfecture on ne voit que ces voitures garées et ils font des réunions de grande participation alors que les regroupements de plus cinq personnes sont interdits. Je me dis que les personnes là sont alors différentes des autres, voilà les raisons qui amènent les gens à douter », regrette le patron de la société civile locale.

Plus loin, le natif de Gouécké a également pointé du doigt les difficultés auxquelles sont confrontées les familles confinées de cette maladie. Il dénonce particulièrement le manque d’assistance à ces familles: «  Quand on pense à la vie des familles confinées où il y a eu plusieurs contacts, on se dit qu’est-ce qu’on donne à ces familles. Il  semblerait que le souhait du sous-préfet est qu’on donne des vivres à ces personnes. Le temps qu’on prend pour faire des réunions, pourquoi ne pas faire face à la souffrance de ces familles qui manquent de tout dans leur confinement ? Je dois dire d’éviter certains comportements. Il faut aussi éviter l’action militaire. Nous sommes prêts à aller sensibiliser nos parents d’accepter la vaccination et nous sommes prêts d’être en première ligne pour être vacciner devant eux. Je pense que les ressortissants devant les citoyens de Gouécké, il n’y aura pas de soucis car beaucoup d’entre eux ont confiance en nous », conclut-il.

De N’Zérékoré Yoma Neyo Tinguiano pour Laguinee.info

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS