À la tribune de l’émission Les Grandes Gueules de la radio Espace ce mercredi, 6 septembre 2023, le ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, Alpha Bacar Barry est revenu sur le bilan de son département, depuis sa nomination il y a deux ans, a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
À sa nomination, comme le reste de l’équipe, une immersion gouvernementale avait été organisée pour toucher du doigt, les réalités de la Guinée profonde. Au-delà de ce constat, le département dirigé Alpha Bacar Barry a posé le constat non seulement de la vétusté des établissements de l’enseignement professionnel mais aussi de la vieillesse du personnel.
« L’état des lieux était alarmant. Il était alarmant parce c’est un secteur qui est dans l’éducation, mais qui concerne l’avenir du pays mais aussi l’avenir des jeunes. La Guinée est un pays qui a des vocations d’industrialisation tant au niveau de son potentiel minier mais aussi son potentiel agro-touristique. Pour cela, elle a besoin de mains d’oeuvres qualifiées. Nous aurions pu nous contenter d’injecter des capitaux nationaux et internationaux pour développer cela et attendre la main d’œuvre qualifiée de la sous-région, mais ce serait de faire injustice à notre jeunesse de ne pas investir en leur formation. (…). Nous avons, de par le constat, fait l’état de vétusté de beaucoup d’écoles qui étaient impropres à accueillir nos enfants et leur donner un enseignement de qualité. La deuxième qui est ressorti du constat, c’est la vieillesse du personnel que je salue de passage. La 3ème chose a consisté à adapter de nos formations aux besoins de nos entreprises. En dernier lieu, c’était d’utiliser le digital pour maitriser les coûts et maitriser l’effectif, afin d’avoir la transparence et surtout pour qualifier le système », a-t-il expliqué d’entrée.
Poursuivant ses explications, le ministre Alpha Bacar a affirmé qu’actuellement, il existe une passerelle entre le ministère de l’enseignement supérieur et celui technique, pour permettre à un diplômé d’un des deux niveaux, de passer de l’autre côté sans problème.
« Je pense qu’il y a un grand travail à faire pour parvenir à rendre l’enseignement technique et professionnelle beaucoup plus attractif que l’enseignement supérieur. Vous avez vu l’extraordinaire travail qu’est en train de faire la ministre de l’enseignement supérieur pour qualifier le contenu de ce qui est enseigné dans les établissements. On s’est dit à trois, les ministres de l’éducation, que s’il y a un qui est en sous performance, ça met en péril les autres. Donc, nous allons partir au même rythme. L’enseignement supérieur va mettre de la qualité, l’enseignement technique va mettre de la qualité, ainsi que celui du pré-universitaire. L’objectif, c’est de faire une coordination pour avoir de la qualité à l’intérieur. Aussi, c’est surtout de dire aux Guinéens, que ne pas aller à l’université n’est pas une condamnation. Au contraire, aller dans un centre d’apprentissage technique ou professionnel, est plutôt la voie la plus rapide pour avoir de l’emploi. La preuve, ce que nous sommes parvenu à établir la passerelle entre l’enseignement technique et l’enseignement supérieur, pour que quelqu’un qui passe par un CFP, qui a son diplôme, qui travaille un peu et qui souhaite continuer ses études, qu’il ait la possibilité de le faire et vice-versa. Cela se fait en ce moment », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, le ministre a précisé qu’en dépit des efforts fournis par son département, à cause de la mise à la retraite de beaucoup d’enseignements qui ont atteint l’âge de la retraite, il y a encore le déficit d’enseignants.
« Il y a toujours un déficit dans beaucoup de secteurs. Dans beaucoup de filières, nous avons des problèmes à trouver des professeurs. Mais là où il y a la beauté de l’enseignement technique, chez nous, nos formateurs ne viennent pas de la fonction publique. Ils viennent des corporations. Quand vous voulez un bon professeur en menuiserie, vous n’irez pas dans la fonction publique, mais plutôt le secteur privé », a fait savoir le ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, Alpha Bacar Barry.
Ismaël Konaté pour Laguinee.info