Dans la journée du mardi, 05 septembre des jeunes sont sortis manifester à plusieurs endroits de la voie qui traverse le nord de Conakry, précisément sur l’axe Bambeto, Wanindara, Sonfonia et à la cimenterie où des habitants ont signalé plusieurs cas de morts.
Selon un bilan provisoire dressé par les organisateurs desdites manifestations, on déplore la mort de quatre jeunes dont les âges oscillent entre 16 et 18 ans. Il s’agit de Mamadou Pathé Baldé, de Mouctar Keïta, de Souleymane Diallo, et de Mamadou Tanou Diallo âgés respectivement de 18, 17 et 16 ans, notamment selon le communiqué diffusé par les FVG.
Dans cette soirée du mercredi, 06 septembre 2023, un reporter de Laguinee.info a joint par téléphone Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou, président de l’UDRP et vice président de l’ANAD qui a exprimé son regret vis-à-vis de ces tueries enregistrées pendant ces manifestations organisées par les FVG. « il faut toujours regretter les cas de morts qui interviennent lorsqu’on appelle à manifester. Dans un pays de droit les manifestations sont expressément prescrites comme moyens de pouvoir faire face à certaines situations et de pouvoir s’exprimer sur l’état de la gestion du pays. On trouve qu’en Guinée qu’on est condamné quand on parle de manifestation, même si les gens doivent sortir avec des pancartes car avant même que vous ne sortiez dans les rues, vous êtes confrontés à des militaires qui sont armés de balles réelles et des fusils de guerre, comment est-ce qu’on peut justement parler de Droit de l’homme. C’est quand-même regrettable à ce stade qu’on est toujours en train de compter des morts » a-t-il martelé.
Ce membre influent de l’ANAD pense que le colonel Mamadi Doumbouya emboîte les pas de l’ancien président d’Alpha Condé « nous l’avons toujours dit, à la prise du pouvoir par la junte, ceux dont ont qualifie d’opposants ne sont pas des opposants. Nous ne sommes pas des opposants, parce que nous n’avons pas un gouvernement légal en place, nous n’avons pas un parti politique qui gouverne. Donc, il ne peut pas y avoir un parti au pouvoir et un autre dans l’opposition. Ceux qui sont en train de critiquer la junte aujourd’hui ne sont pas de l’opposition.
Nous pensons que ce qui se passe aujourd’hui est pire que ce qui se passait au temps d’Alpha Condé. Ce sont les mêmes maux et les mêmes pratiques. Il faut vraiment que ça change » a-t-il conclu.
Barry Diop pour Laguinee.info