À quelques jours de la marche pacifique projetée par les leaders des Forces Vives de Guinée (FVG) à l’occasion de l’an deux du CNRD au pouvoir, les citoyens de l’axe ont des avis divergents. Rencontrée à Koloma dans la commune de Ratoma, la population de cet endroit réputé chaud pendant les mouvements de protestation, s’est exprimée sur cette énième manifestation au micro d’un reporter de Laguinee.info ce jeudi, 31 août 2023.

Younoussa Diallo soutient qu’une marche est avant tout démocratique. Cependant, il déplore le caractère violent de celle-ci.

« Le plus marrant dans tout ça, c’est qu’une très bonne partie de ceux qui manifestent ne savent pas pourquoi ils sortent. Sinon en tant que telle, la manifestation n’est pas mauvaise en soi puisque non seulement c’est légale mais aussi nous ne sommes pas le seul pays qui manifeste. Mais l’usage de la force est d’ailleurs de tous les côtés. C’est ce qui est le grand souci. Donc, nous disons que la responsabilité est partagée puisqu’interdire une manifestation est avant tout une violation d’un droit. Et manifester ne veut pas dire qu’il faut brimer le droit de ceux qui ne partagent pas votre idée. Donc, il faut avoir le courage de dire que ces manifestations ne servent que des victimes. Puisque nous par exemple à Koloma ici, le jour des manifestations non seulement notre activité est paralysée mais aussi nous sommes attaqués soit par les délinquants qui se déguisent en manifestants ou les agents de forces de maintien d’ordre », déplore ce citoyen.

Ismaël Diallo à son tour abonde dans le même sens et invite les deux côtés (manifestants et forces de l’ordre ndlr) à plus de responsabilité.

« Nous sommes ici les victimes direct de tout mouvement puisque nous sommes au bord de la route. Se prononçant sur cette journée, je pense que cela ne doit pas être une polémique puisque manifester est un droit mais que la marche soit pacifique que personne ne soit empêchée dans l’exercice de son activité. L’Etat à son tour doit mettre les dispositions pour éviter le bain de sang.

Les autorités ne sont pas des adversaires des leaders, donc utiliser la force contre sa propre population, c’est quand même aberrant.
(…) Les leaders doivent nous éviter un autre 28 septembre puisque ça a été presque le même scénario en 2008 avec l’ancienne junte. Donc de part et d’autre, ils doivent nous éviter une page sombre de notre histoire », plaide-t-il.

Par contre, Mamadou Aliou Bah, lui, soutient la marche et demande que les principes soient respectés. « Moi personnellement je soutient cette marche puisque c’est pour emmener les autorités à la raison. Ils nous avaient fait des promesses le 05 septembre 2021, qu’ils n’ont pas respectées. Et depuis, jusqu’à date, ils ne font que nous enfoncer dans le trou. Alors c’est normal que les leaders sortent pour montrer qu’ils ne sont pas d’accord avec eux dans leur façon de faire. Que cette marche ne soit l’occasion pour personne pour faire des victimes de part et d’autre, de tous les côtés, que chacun soit responsable, puisque la violence n’a jamais été une solution », lance ce citoyen de l’axe.

Aliou Maci Diallo pou Laguinee.info