dimanche, septembre 22, 2024
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Elhadj Alseny Barry révèle : « Pourquoi j’ai accepté de présider aux destinées de la coordination nationale des Fulbhé et Haali Pular… »

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Quelques mois après son installation à la tête de la coordination nationale des Fulbhé et Haali Pular de Guinée, en remplacement de feu Elhadj Ousmane Fatako Baldé, Elhadj Alseny Barry lève un coin du voile sur les tractations qui ont abouti à sa désignation. La main sur le palpitant, cette autorité morale jure avoir été « contraint » à prendre la tête de la coordination. Ce, pour éviter que l’héritage et la bonne dynamique laissés par son prédécesseur ne soient sapés. Il l’a dit dans la soirée de ce mardi, 15 août 2023, à son domicile, à l’occasion d’une rencontre avec la famille de feu Ousmane Fatako Baldé, accompagnée du patriarche et de la Coordination des Organisations des Ressortissants pour le Développement Durable de Tougué (CODDT), rapporte Laguinee.info à travers un de ses journalistes.

Le président de la coordination nationale des Fulbhé et Haali Pular de Guinée s’en souvient encore. Avec feu Ousmane Fatako Baldé, il a entretenu des relations amicales et d’affaires qui se sont consolidées au gré du temps. D’ailleurs, il décrit son prédécesseur comme un homme ayant été « pieux, aimable et qui avait à cœur le développement de notre pays ». Mieux, « Elhadj Ousmane, c’est mon frère », dit-il, ému.
Leur premier contact date de 1968. « Nous sommes devenus des partenaires à Guéckédou. Lorsque nous arrivions dans cette ville, c’est chez lui qu’on habitait. Si nous avions des bagages, c’est à lui qu’on les confiait. C’est comme ça que nous avons travaillé jusqu’à notre séparation. Lui, est parti pour s’installer au Libéria et nous, nous avons pris la direction du Nigeria », se rappelle le président de la coordination des Fulbhé et Haali Pular de Guinée. Ils ne devaient ensuite se retrouver qu’après le décès de Sékou Touré, en 1984. Quand le CMRN arrive au pouvoir en effet, il fait ouvertement appel aux opérateurs économiques « crédibles », notamment pour aider à importer du riz et de la farine. Et là aussi, feu Elhadj Ousmane et l’actuel président de la coordination des Fulbhé et Haali Pular décident de travailler ensemble.

Elhadj Alseny Barry, président de la coordination nationale des Fulbhé et Haali Pular de Guinée en compagnie des ressortissants de Tougué à Conakry

« On s’est choisis, parce que nous ne dénigrons pas quelqu’un. Si une chose nous déplaît, nous nous opposons carrément. C’est ainsi que nous avons travaillé jusqu’à ce qu’il y a eu une ouverture au pays, chacun a implanté une société », explique Elhad Alseny Barry. Cette longue collaboration, aucune acrimonie, aucune rancœur ne l’aura contrariée. « Je ne lui dois rien et lui non-plus ne me doit rien », rassure Alhadj Barry.

Et cette confiance entre les deux hommes d’affaires se révélera fort utile quand, à la suite du décès d’Elhadj Saïkou Yaya, il s’est agi de lui trouver un successeur. Tout de suite, Elhadj Alseny Barry dit qu’il n’est pas intéressé. « Prenons Elhadj Ousmane Fatako Baldé, mettons là-bas, nous allons l’appuyer », propose-t-il en lieu et place. Une proposition qui finit par l’emporter et c’est ainsi qu’Elhadj Sans Loi est arrivé à la tête de la coordination. Mais l’appui de l’actuel chef de la coordination ne se limite à la proposition. Il travaille aussi à la mobilisation des ressources ayant facilité la tâche à feu Ousmane Fatako. Y compris de ses propres ressources.
Se prononçant enfin sur les coulisses de la succession de ce dernier, Elhadj Alseny Barry dit que le choix n’a guère été facile pour lui. Certes, dès que le décès d’Elhadj Fatako a été annoncé, des propositions lui ont été faites de faire acte de candidature. Mais il savait qu’en choisissant d’assumer cette responsabilité, il devait renoncer à ses activités personnelles. Cela impliquait qu’il murisse bien sa décision. Mais finalement, il a fait le choix de privilégier la communauté.
Assumer la responsabilité de président de la coordination des Fulbé et Haali Pular de Guinée, cela exige deux choses, selon lui : « être audacieux et ne pas craindre de dépenser son argent. Parce que dans la coordination ». Et en raison du climat sociopolitique dans le pays, cela renvoie à une position pas toujours évidente à tenir, entre l’Etat d’une part, et les acteurs politiques de l’autre. Mais un seul argument l’a emporté sur toutes ces appréhensions : « Les gens m’ont dit que si je ne me porte pas candidat et que la coordination tombe entre les mains d’une personne qui ne soit ne mesure d’assumer la responsabilité, c’est tout le labeur d’Elhadj Ousmane sera du gâchis. Beaucoup m’ont sollicité, même certains qui sont assis ici avec nous ».
Poursuivant, Elhadj Alseny Barry admet que c’est avec cette argumentation qu’il s’est décidé. « Quand cela a été dit, j’ai commencé à réfléchir. Certes, je suis désormais proche de mes 80 ans, mais j’ai décidé prendre ce que tout le monde m’a suggéré et laissé mes affaires personnelles. J’ai donc décidé de prendre tout du Fouta pour que le travail de Elhadj Ousmane ne soit pas néant », souligne-t-il.
Depuis beaucoup de choses ont été dites. Mais il met tout cela au compte des rivalités qui caractérisent le pouvoir. « Les menteurs prendront de tous les côtés pour semer des troubles. Je prie Dieu que le Fouta ne soit pas troublé », prie-t-il.

Ibrahima Sory Diallo et Ramatoulaye Diallo pour Laguinee.info

Tél. : 621 09 08 18

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