lundi, septembre 23, 2024
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Gestion du CNRD, justice guinéenne, cas des présidents de districts : un proche de Cellou à cœur ouvert

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Alors que le CNRD se prépare pour célébrer l’an 2 de son avènement au pouvoir, sa gestion n’est pas tout à fait satisfaisante selon plusieurs observateurs de l’actualité sociopolitique.

Interrogé par Laguinee.info à travers un de ses reporters, Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou, ce proche de Cellou Dalein Diallo et membre de l’ANAD a, dans ses analyses, fustigé cette gestion du CNRD dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya en estimant quelle est « est très opaque ».

« Il n’ y a pas de lisibilité dans la gestion du CNRD. Je pense qu’il y a plus d’actes qui tendent vers le populisme que ceux orientés pour conduire cette transition à bon port », a-t-il dit.

Cas des anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé

L’ancien Premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana et plusieurs autres anciens ministres du régime d’Alpha Condé sont en prison à la maison centrale de Conakry depuis plus d’un an, sans procès. Sur ce sujet également, notre interlocuteur a regretté que Kassory et Cie soient dans une détention prolongée sans jugement.

« C’est un tort. Nous avons applaudi effectivement la création de la CRIEF. Nous avons pensé que la CRIEF était cette boussole dont on parlait pour effectivement réglementer et faire la lumière sur la gestion passée. Mais il se trouve que cette CRIEF là a créee beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en a résolu. Si vous vous en prenez aux gens, vous dites qu’ils ont détourné, mais c’est très beau de dire nous allons poursuivre pour voir où est-ce que les fonds détournés ont été placés et poursuivre ceux qui ont commis ces délits. Mais c’est une autre chose que de prendre des gens que vous n’avez pas de preuve contre eux et vous les incarcérer. La justice doit être la boussole et si la justice est la boussole, il faut qu’on puisse juger les gens sur la base des preuves. On ne peut pas soupçonner quelqu’un d’avoir fait quelque chose et l’enfermer. Le soupçon ne marche pas en justice, il faut avoir des preuves. C’est vraiment malheureux qu’on prenne des gens et qu’on les mette en prison comme Kasory et compagnie. Cela devient une sorte de prise d’otage, ou des gens qu’on veut mettre simplement en veilleuse, parce que ce sont des personnalités politiques », a-t-il dénoncé.

Notre interlocuteur s’est également prononcé sur la gestion des infrastructures du pouvoir en place. Dr Zotomou affirme que les infrastructures mises à l’actif du CNRD, sont plutôt du défunt régime.

« Il ne faut pas justement faire de l’amalgame. Quand on a un gouvernement de transition, c’est pour dégager les affaires courantes, la construction des routes si ce ne sont pas des projets qui ont été cousus par eux. Cela rentre dans le cas des affaires courantes, quand il y a des réfections de maisons ou de routes, tout ça là rentre dans le cadre de la conduite des affaires courantes. On ne peut pas dire qu’il faut prendre cela en compte et dire que c’est une gestion qui a été initiée par le CNRD. Une transition n’a pas pour vocation de développer un pays quelle que soit la définition que certaines personnes veulent lui donner. L transition c’est pour mettre en place les institutions qu’il faut pour retourner à une autre Constitution, ça c’est partout. Maintenant qu’on fasse des routes et autres, sont des signes que le CNRD n’est pas prêt à quitter le pouvoir », a-t-il lancé.

Nomination des présidents de districts et membres des conseils de quartiers

Dr Zoutomou estime que sa formation et sa coalition ont dénoncé la décision du président Doumbouya qui donne le pouvoir aux gouverneurs de nommer les présidents de districts et les membres de conseils de quartiers.

« Nous avons dénoncé justement cette pratique. C’est l’un des signes pour nous qui montre que le CNRD n’est pas prêt à quitter le pouvoir. Vous savez un décret ne peut pas remplacer une loi organique ou ne peut pas balayer une loi organique. C’est en Guinée qu’on voit ces genres de choses, alors si la désignation des chefs de quartier et de districts doit se faire maintenant par nominations. On doit dire qu’on est en train de fouler carrément au pieds, la démocratie. Ce sont les populations qui sont abilités de choisir leurs leaders et ils doivent être élus même dans le cadre justement de la loi organique qui a été voté. Si on doit maintenant nommer, ça veut dire simplement qu’on veut mettre les pigeons un peu partout et une fois qu’on aura un candidat qu’on veut présenter, ou alors une fois que le colonel veut se présenter parce qu’il n’a pas juré sur la constitution qui est en train d’être écrite, il a prêté serment sur une charte qui cessera d’exiter le jour que la nouvelle Constitution sera promulguée. Légalement donc, personne ne pourra lui dire qu’il ne pourra pas se présenter parce qu’il n’a pas prêté serment, sinon ce qu’on est en train de voir sont les positions de positionnement pour les étapes futures. Demain, ils auront un candidat ou quelqu’un d’autre parmi eux va démissionner 6 mois avant pour se présenter. On ne connaît pas les dispositions de la nouvelle Constitution », a-t-il conclu.

Sirani Diabaté pour Laguinee.info

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